
Quand l’art rencontre la littérature, « Abstraire » en est la réponse. Henri Kalama , artiste et DG de l’Academie des beaux-arts, partage sa passion, sa vision et méandres sur l’art visuel congolais.
Son ouvrage a été porté sur font baptismaux , samedi 21 mai dernier , lors d’une soirée solennelle dans la salle d’exposition de l’Académie des beaux-arts.
Les allées de l’ABA ont été en ébullition. Des invités clinquants tirés à la sellette. Une soirée des arts. Le rendez-vous a été immanquable pour les professionnels de la culture, arts et industries culturelles et créatives.
Après avoir fait l’unanimité, presque, à la gestion de l’ABA, Henri Kalama s’illustre sur une autre démarche littéraire mais pour évoquer son art de peinture. Et, « c’est une confirmation qu’en Afrique l’art peut être aussi abstrait », a affirmé le hôte du jour tout haut prenant à contre-courant quelques affirmations occidentales qui considèrent que les arts africains sont « éphémères ».
Avec ses 224 pages, l’ouvrage « Abstraire » été édité en Belgique aux éditions Wech. « Il est le fruit d’une coordination rigoureuse assurée par Texaf Bilembo qui a assuré la direction éditoriale. On y trouve des auteurs renommés qui ont apporté leur regard critique situant le travail de l’artiste à la fois dans l’histoire de l’art et dans une réflexion esthétique et philosophique plus large», a dit Chantal Tombu, Directrice et curatrice de l’Espace culturel Texaf Bilembo.
Et d’ajouter que, « il y prend également la plume pour y livrer sa propre vision du monde et de sa démarche artistique. Grâce à une iconographie soignée, le lecteur peut découvrir la richesse de son univers, les nuances de ses couleurs, la subtilité de ses textures. Cet ouvrage est le cinquième de la collection fondée par Texaf en 2019, dédié à l’étude de l’art contemporain en République démocratique du Congo. Écrire des livres sur les artistes, c’est reconnaître leur rôle fondamental dans nos sociétés. car l’artiste, témoin de son temps traduit dans son œuvre les préoccupations sociales, politiques, culturelles et environnementales de son époque. Le livre en révèle la démarche, la technique, les influences et le contexte. C’est aussi une lutte contre l’oubli et l’invisibilisation qui touche tant de créateurs talentueux souvent éloignés des projecteurs médiatiques» a-t-elle ajoutée.
Pour le baptême de cette œuvre, c’est le professeur Jean Jacques Muyembe qui a pris la parole pour saluer le travail du Professeur Henri Kalama.
«Comme disait les latins verba volant, scripta manent. Quetu puisses traverser les océans pour porter très haut l’image de notre pays. Et si nous sommes unis tous ici, c’est pour célébrer l’art», a indiqué Jean-Jacques Muyembe , docteur et président de l’Académie Congolaise des sciences, arts et lettres.
Abstraire,… c’est aussi le combat entre la lumière et les ténèbres !

Retraçant son parcours, de Lubumbashi dans la Haut-Katanga jusqu’à Kinshasa, capitale de la RDCongo, Henri Kalama est un modèle de la vie et le symbole incarné de l’adage « celui qui veut peut ».
« Je dois beaucoup de ce que je suis devenu à l’art chinois. Une fois là-bas, je faisais l’art simplement et non faire de l’art chinois ou de l’art africain comme au zaïre de l’époque », a-t-il dit avant de conseiller aux jeunes que, « Rien de plus grand n’est facile ».
Pour son ouvrage, il se résume en deux séries ; l’une basée sur la « cosmique » ou peinture de sentiment. Ici, l’auteur célèbre les couleurs. Et cette série, a-t-il insisté, est un combat entre le lumière et les ténèbres. La deuxième est la Présence dans l’absence. C’est à dire , selon Kalama, la multiplication des images annule la présence de l’image.
L’ouvrage est à retrouver à la bibliothèque de l’académie des beaux-arts.
Onassis Mutombo