Le festival des arts et la culture d’Afrique de l’Est poursuit son bon homme de chemin à Addis-Abeba jusqu’au 23 mars 2025. Pour ce troisième jour, le 22 mars 2025, la journée a été consacré aux prestations des pays venus pour cet événement africain culturel majeur organisé par l’Ethiopie.
Après les groupes traditionnels du pays hôte, le Sud Soudan est monté sur scène avant la RDCongo. De teint noir véritablement, les huit artistes sud soudanais dandinaient en haut avec flèches, gleves et armures en mains. De près, les soudanais sentaient l’odeur des éleveurs guerriers. Un élément marquant dans ce groupe : la joie de vivre et tous sont de taille imposant, visiblement pas moins de 1m85.
La RDCongo, la plus attendue de la séance !
Étant connu comme un pays de talent musical indiscutable, le Congo Kinshasa a assuré. Après le désistement à la veille du départ, il fallait sauver les meubles. Conseiller culturel et artiste percussionniste, avant tout, Paul Ngoie, a géré la direction artistique avec l’artiste pluridisciplinaire Falonne Mambu Luamba sous la supervision de Alain Ilunga Tshovo, opérateur culturel. Peintre, performer, danseuse contemporaine et activiste, Falonne Luamba, avec le son mélancolique « Te rembi » de la chanteuse Céline Banza, a produit une performance émouvante pour dénoncer les violences que subissent les femmes, les enfants et les hommes congolais habitant dans la partie Est de la RDC suite à l’agression rwandaise.
Durant 2 minutes, la salle principale de Addis International Center Convention a gardé un silence de cimetière pour voir le drapeau bleu jaune rouge entourant la silhouette de la jeune dame sur scène traduisant les pleurs, la tristesse, l’appel à l’aide et sur tout la résilience d’une congolaise debout et prête à se battre pour sa terre.
Après ce calme catholique, la salle s’est levé pour faire un standing ovation. Place à un autre numéro. « Paul le Perc » qui, d’une technique musicale propre aux professionnels, a créé une interaction avec le public est-africain donnant ainsi une ambiance électrique. Les Éthiopiens, burundais, soudanais, kenyans, ougandais, ont tous envahi l’espace libre devant le podium pour danser aux rythmes envoûtant de « Ngoma tempo » dont il en est l’auteur. Performance saluée par les uns, filmée par les autres, puisque la prestation à produit une atmosphère chargée d’énergie et d’excitation.
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« Dans mes performances, je défend la cause des femmes. Sur scène, Je deviens automatiquement la voix des sans voix ; ces femmes, ces enfants, ces hommes qu’on prive la liberté parce que leur terre est occupé, parce qu’ils ont perdu leurs proches. Ma performance est aussi une occasion de faire appel à l’africain de cesser de penser que ce qui passe chez l’autre ne le concerne pas », a déclaré Falonne Mambu.
Ainsi, à la fin du show, les autres délégations se sont approchées pour faire de photos et féliciter DRC disant « your performance was very good » demandant des photos et échangeant des contacts téléphoniques sans compter les interviews en cascade.
Bref, la délégation de la RDCongo n’est pas passé inaperçue.
Onassis Mutombo, Depuis Addis-Abeba.