« Sinistrés ! », Chronique littéraire de Yóka Lye
Ce jeudi 5 janvier , les orages ont fait des dégâts énormes à Kinshasa. Encore une fois, ils ont mangé des victimes expiatoires que leur offre une ville impie. La presse a trouvé à ces victimes un nom et un statut : sinistrés. Sinistrés. Comme réfugiés. Comme bougnouls. Comme parias. Comme shégué, enfants de rue. Comme kadogo, enfants-soldats.
Comme maudits ! Kipulu est sinistré. Il est père de huit enfants, et il est chauffeur de taxi. Il habite aux bords de la rivière Kisenso. Habiter les abords de la rivière Kisenso, c’est programmer son suicide à petite goutte de pluie, comme tout le monde le sait.
Campagne de soutien aux FARDC/Min ComMedias
A Kisenso, les nuits de pluie sont des nuits blanches. Pendant qu’à Binza, Limete, Gombe, la musique de la pluie berce le...