Moïse Edimo, animateur culturel et spécialiste en langues nationales, a plaidé, samedi, auprès du gouvernement pour la reconnaissance de Lingala comme première langue officielle parlée en République Démocratique du Congo (RDC), en remplacement de la langue française, au cours d’une conférence-débat sous le thème « La culture des langues nationales », rapporte l’Agence Congolaise de Presse.
Selon M. Edimo qui s’exprimait dans le cadre du Festival « Mwana Lemba », au Centre culturel de Lemba, dans ladite commune, le nombre des compatriotes qui parlent nos quatre langues nationales et nos différents dialectes est élevé par rapport à ceux qui parlent la langue française. D’où, a-t-il dit, le sens de son plaidoyer, en vue de rapprocher les peuples congolais à leurs cultures, origines et identiques pour reconstruire la RDC.
« L’entrée à l’école, à 5 ou 6 ans, constitue pour l’enfant congolais une rupture totale avec ses habitudes linguistiques au sein de sa famille et de sa communauté. Il entame sa scolarité avec l’apprentissage aussi bien oral qu’écrit du français, langue qui lui est étrangère, sans référence aucune à sa langue maternelle qui constituait pourtant son référent socio-culturel et cognitif. Et il en sera ainsi tout au long de son cursus scolaire. Alors quoi de mieux peut attendre le Congo de ses élèves et étudiants formés dans un contexte aussi sombre comme celui-ci ? », s’est-il posé comme question.
De son côté, l’éducateur et vice-président du Conseil communal de la commune de Matete, Yannick Ngyese, s’est appesanti sur la nécessité d’enseigner à nos langues nationales dans les différents établissements scolaires. Pour lui, il s’agit d’un moyen efficace d’inculquer la culture de la RDC aux enfants, en vue de contribuer au développement intégral de leur nation.
M. Ngyese a justifié son argumentaire au regard des certains pays européens où l’enseignement est dispensé à leur propre langue que le français, avant de soutenir le plaidoyer relatif à la reconnaissance de Lingala comme première langue officielle parlée en RDC. Cette conférence-débat organisée sous la modération de l’écrivaine Celena Ngoy, a connu la participation des gestionnaires, des avocats, des éducateurs, des slameurs, et des chanteurs.
SL