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Un Documentaire revient sur l’âge d’or de la rumba congolaise patrimoine l’humanité

Opérant un retour transatlantique vers son lieu d’origine, la rumba cubaine a essaimé ses rythmes au Congo où elle fut, dans les années 1960, la première musique panafricaine. Un documentaire projeté revient sur cet âge d’or alors que le genre est consacré par l’Unesco.

En décembre 2021, la rumba congolaise a rejoint, avec cinq ans de retard, la rumba cubaine au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Si toutes deux se caractérisent par leur esprit festif, dansant, la rumba africaine possède aussi une dimension politique et sociale. Et puisque ce sont les deux Congos – Congo-Brazzaville et RDC qui ont sollicité cette inscription, on peut rêver et imaginer que ces deux Etats décident d’avoir une politique culturelle volontariste qui permettrait par exemple à la rumba congolaise de bénéficier d’archives dignes de ce nom, d’apparaître dans le système éducatif, et que ses interprètes encore vivants soient officiellement reconnus et soutenus.

«Le Congo a la richesse des diamants, de l’or, du coltan, etc. Mais la rumba, c’est la richesse qui nous a permis de coloniser toute l’Afrique», souligne Simaro Lutumba, guitariste de l’OK Jazz, en préambule du film The Rumba Kings, présenté au festival Black Movie dès ce week-end. Cette hybridation commence dans les années 1930 de chaque côté du fleuve Congo, dans les rues de Léopoldville (l’actuelle Kinshasa) et Brazzaville, alors colonies belge et française. Elle réunit les rythmes traditionnels et une guitare acoustique empruntée au colon. Mais c’est lorsque marins, soldats et radio déversent dans les oreilles des Congolais boléro, cha-cha-cha, son et guaracha cubains, qu’elle prend véritablement son envol.

Filmer par amour de la musiqueAlors qu’elle a été l’objet de nombreux livres et articles, peu de films retracent cette épopée musicale unique en Afrique. Alan Brain, le réalisateur de The Rumba Kings, est Américano-Péruvien. Il séjourne à Kinshasa de 2007 à 2014 en tant que cinéaste pour la mission de maintien de la paix des Nations unies. Lorsqu’il entend Independance Cha Cha, c’est le coup de foudre. «J’ai commencé à filmer par amour de la musique. Et puis certains des musiciens de cette époque ont commencé à disparaître. Je me suis rendu alors compte de l’urgence de finir mon film», explique-t-il au bout du fil.

The Rumba Kings est un documentaire titanesque, entre autres par son incroyable mise à jour d’archives et les nombreux entretiens. Papa Wemba et Manu Dibango sont même de la partie… Au final, sept ans de labeur pour une sortie du film quelques mois avant l’inscription sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

Arts.cd/Temps.cd

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