dimanche, avril 20
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Tous derrière les FARDC

« Kivu Danse Studio », une école pour professionnaliser la discipline à Goma

  » Kivu Danse Studio « , constitué de quelques danseurs qui ont déjà fait les pas dans les écoles de danse à travers le monde, veut aider les danseurs locaux de se faire un chemin professionnel. Arts.cd est allé à la rencontre de l’initiateur de ce projet ambitieux dans la ville de Goma.

Après une visite guidée, Meschack Lusolo René accepte de nous parler en long du projet.  » L’idée est d’amener les artistes danseurs professionnels des pays extérieurs de venir partager avec ceux de la ville de Goma « , commence à nous résumer le but ultime du projet. Et d’ajouter, « Kivu Danse Studio a deux salles ». Une spécialisée dans le fitness et autres styles et l’autre, nouvellement construite est consacrée uniquement à l’apprentissage de la danse traditionnelle et du tambour. « On enseigne la danse contemporaine, le fitness et la danse traditionnelle mais aussi le hip hop et l’afro « , souligne-t-il.  Les séances d’apprentissage s’organisent trois fois par semaine. Deux séances se font physiquement et une seule en ligne, question d’aider ceux qui sont en dehors de la ville et du pays de profiter de ces moments d’échange.

A l’en croire, lui et ses amis financent seuls toutes les charges du studio. Situé en plein centre ville de Goma, le studio est l’incarnation d’une  » Maison d’artiste « . Tout est artistique ici. Pour assurer la continuité, les séances d’apprentissage restent payantes. « Normalement, il faut avoir la culture de payer, de faire vivre ce qu’on fait car c’est un métier « , se justifie Fast, l’autre nom de Meschack.  » Si on organisait tout gratuitement, à un moment on aura des difficultés à continuer, car on n’a pas de financement « , continue-t-il sereinement avant de promettre :  » la formation pourra être ouverte à tout le monde si on trouve un soutien « .

Soulignons que les studios accueillent une dizaine de personnes à chaque séance et produisent les artistes dans les spectacles solo. Tous les participants ont de cultures hétérogènes et partagent quotidiennement une énergie positive. Meschack avec les siens en ont décidé d’ajouter l’apprentissage du tambour, instrument de musique qui a plusieurs significations pour les artistes congolais et africains en général.

 » Le tambour représente la culture africaine, nos ancêtres « , lance Meschack.  » Il faut vraiment ce son du tambour pour accompagner les pas de danse. Cet ajout est une bonne dose dans notre inspiration en tant que danseur « .

Meschak, d’acrobate au danseur professionnel

En 2020, Meschack Lusolo en compagnie de Faraja Batumike, ont animé différents ateliers de danse africaine au Detours Festival, en Belgique. Pour la même occasion, Meschack a été le grand gagnant au Battle Abstrkt et a pris part au projet Bruegel – La danse des anges rebelles, à Bruxelles. Cette consécration et tant d’autres ne pourront pas être glanées par Meschack s’il n’aurait pas renoncer à l’acrobatie au détriment de la danse.

 » J’ai commencé la danse en 2005 après qu’on m’a conseillé de me concentrer à la danse car j’étais bon en acrobatie « , se souvient-t-il.

Très engagé, Meschack a décidé de rallier Ouganda pour des formations en danse en 2007. Deux ans plus tard, il revient à Goma pour la transmission du savoir reçu. Comme tous les autres danseurs de la ville de Goma, Meschack était sous le projecteur de préjugés de la part de sa famille pour le choix qu’il avait fait, être danseur.  » Ils ont étaient fatigués au moment où j’ai commencé à effectuer de voyages et m’ont laissé de de poursuivre mon choix « , affirme-t-il.

Après ses nombreux voyages notamment à Bruxelles, Kinshasa, Dakar ou encore Montréal, Lusolo a voulu éterniser son savoir en créant, en 2014, Danse Ya Kivu Battle, qui est devenu au fil des ans, le premier festival de danse en solo à Goma. Cet événement se passe en novembre de chaque année. Les gagnants de Battles lors de ce festival bénéficient des donations financières et participent gratuitement dans les ateliers animés par les danseurs professionnels venus de pays étrangers.

Meschack, dont l’objet principal de danser est d’apporter le changement positifs des mentalités de son entourage, rêve d’ouvrir une maison entièrement consacrée à la danse. Il a fait aussi appel au gouvernement congolais de soutenir de cet autre art, au côté de la musique.

David Kasi/Nord-Kivu