Plusieurs pays du monde ont pris des initiatives pour mettre à la disposition du secteur culturel des moyens tant financiers que matériels pour pallier aux pertes causées par le Covid19. En les artistes congolais sont les oubliés de la République !
En Côte d’Ivoire, par exemple, les artistes et producteurs affiliés au Bureau ivoirien des droits auteurs (Burida) bénéficient d’un plan d’urgence s’étendant sur deux axes, apprend-on. « L’état ivoirien aurait fait une avance de 500 millions au Burida. Ces droits généraux proviennent des redevances recouvrées au titre de l’année 2019, par le Burida auprès des établissements qui diffusent en leur sein, des sons et/ou des images par le moyen d’écrans ou de dispositifs audio », a déclaré sur le site musicinafrica.net Raymonde Goudou Coffle, Ministre de la culture et de la Francophonie.
L’autre axe du plan d’urgence, c’est la mise à disposition immédiate par ce Ministère de vivres et d’une logistique de lutte contre le covid19 d’une valeur de 70 millions aux entités culturelles et artistiques dans le besoin.
« Pourquoi en RDC aucune mesure de solidarité ne vient du ministère de la Culture et des Arts, ni de la Société congolaise des droits d’auteur et droits voisins (Socoda) ? Est-ce de l’indifférence ou de l’ignorance ou de l’incompétence? »
En République Démocratique du Congo, la paralysie des activités par le coronavirus est venue enfoncer les conditions socioprofessionnelles des artistes déjà précaires. L’on note que des chapelets de bonnes intentions. Le Ministre de la culture et des arts congolais, Jean-Marie Lukundji, a déclaré récemment, lors du dialogue en ligne des ministres de la culture, « Cette crise de Covid19 est venue donc rompre les efforts du gouvernement visant à faire du secteur de la culture un domaine économiquement et socialement porteur (…) ». Des voix se sont levées pour une aide tous azimuts au secteur culturel en vue de compasser le manque à gagner.
Cinéaste, réalisateur de renom et président de la Société d’administration des droits d’auteur du Congo, Balufu Kanyinda pense que cette situation on ne peut plus dramatique nécessite donc pour la Société congolaise des droits d’auteur et droits voisins (Socoda) la création, avec l’appui du ministère de tutelle, un fonds de solidarité en faveur des artistes et culturels congolais.
A lire : « Cette crise est venue rompre les efforts du gouvernement (…) », Jean-Marie Lukundji, ministre de la culture et arts
« Pourquoi en RDC aucune initiative, ni mesure de solidarité ne vient du ministère de la Culture et des Arts, ni de la Société congolaise des droits d’auteur et droits voisins (Socoda) ? Est-ce de l’indifférence ou de l’ignorance ou de l’incompétence? Le tout, probablement. C’est aussi la preuve de la non existence formelle et active de la Socoda. Car c’est sur la solidarité que se fonde la légitimité de la gestion des droits d’auteur », s’interroge Balufu Bakupa Kanyinda sur les colonnes du Quotidien de Le Potentiel.
Et si le FNSCC intégrait aussi les artistes ?
En ces temps d’incertitudes et de bouleversement social planétaire, toutes les sociétés de gestion collective des droits d’auteur ont adopté des mesures de solidarité, parce que la crise du Covid-19 affecte fortement les créateurs. Pour lui, les artistes et créateurs de la RDC devront se faire entendre pour être incorporés dans le mécanisme de soutien du Fonds national de solidarité contre le Covid-19 (FNSCC), créé le 6 avril 2020 par ordonnance présidentielle, pour la durée de l’État d’urgence.
Ayant pour mission de rechercher et collecter des moyens financiers destinés à servir sous forme d’aide, assistance ou soutien aux personnes physiques ou morales, personnels médicaux soignants, services médicaux ou hospitaliers, FNSCC ne s’écarte aucun cas de la situation actuelle des artistes et opérateurs culturels. Il indique cependant, que sa proposition, se distingue de la répartition normale des droits, et devrait bénéficier de l’apport financier du Fonds de promotion culturelle (FPC).
Qui est artiste congolais et qui ne l’est pas ?