La vie des musiciens du Nord-Kivu, touchée par la guerre et la crise économique, est au cœur de cette interview exclusive du président provincial des musiciens de cette province, Mackel Sambo.
De son vrai nom Machozi Kataka Lusambo, El Sambo est une star reggae man qui a vu le jour en janvier 1970 à Kiwanja dans le territoire de Rutshuru. Pour lui, depuis la prise de la ville de Goma par les rwandais du M23/AFC, la situation des artistes et musiciens du Nord-Kivu s’est gravement détériorée. Lors de cette rencontre de ce vendredi 28 février 2025, Mackel Sambo, président provincial des musiciens, n’a pas caché son désarroi face à l’impact de cette guerre sur la vie artistique de la région.
« Depuis le début de la guerre, tous les secteurs de la vie ont été touchés d’une manière ou d’une autre. Et nous, musiciens, n’avons pas été épargnés. Nous produisions des concerts et organisions d’autres activités culturelles, mais la population ne peut plus y participer faute de moyens », a-t-il expliqué.
La fermeture des banques à Goma est l’une des raisons principales de cette crise qui affecte sérieusement le secteur de la culture et arts dans cette ville phare du Nord-Kivu. Sans accès à leurs fonds, les habitants de la ville ne peuvent plus se permettre de payer pour entrer dans les concerts ou assister aux événements organisés par les artistes locaux.
« Il est vrai que la population aimerait participer à nos événements, mais ils n’ont tout simplement pas l’argent. Si vous vous promenez dans la ville, vous constaterez qu’il y a une grave crise monétaire », a ajouté Mackel Sambo.
La situation est encore plus difficile pour les musiciens qui, avant la guerre, étaient habitués à organiser des karaokés, des concerts dans des bars, des terrasses et des restaurants pour renflouer les poches. Actuellement, le manque de mouvement dans ces établissements a considérablement réduit leurs sources de revenus.
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« La vie est devenue extrêmement difficile. Nous vivons grâce à la solidarité de quelques amis et, surtout, par la grâce divine. Ce que nous demandons aujourd’hui, c’est que la paix revienne», a-t-il confié avec une grande émotion.
Mackel Sambo lance également un appel aux autorités nationales et locales : « Nous demandons aux autorités de Kinshasa, ainsi qu’à celles qui dirigent actuellement le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, de s’asseoir ensemble pour dialoguer. Il est impératif que la paix revienne dans nos provinces afin que les activités culturelles et économiques puissent reprendre comme avant », indique t-il.
Les musiciens du Nord-Kivu, comme de nombreux autres citoyens, aspirent à un retour à la normalité. Leur appel à la paix et à la sécurité résonne comme un cri du cœur face à la destruction du tissu social déjà précaire.
Rédaction