Lors d’une conférence le 6 septembre dernier devant les artistes et professionnels des médias, le PDG du Groupe Trace a fait ses propositions pour aider les autorités à administrer les droits d’auteur de la RDCongo.
Baya Ciamala, acteur de l’industrie culturelle créative et observateur, revient sur les propositions de Olivier Laouchez. Dans cette tribune, Baya pense que la position qu’occupe Trace est plus au moins délicate pour pouvoir gérer les droits des artistes.
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Je viens de voir l’initiative de Trace qui se propose d’aider le pays dans la gestion des droits d’auteur.
Très bien mais je trouve que dépenser 8 millions $ du contribuable pour une telle plate-forme c’est trop cher payé. Non seulement que l’IGF doit être regardant dessus mais en même temps je trouve que la démarche est un peu lourde inutilement.
Les préalables !
Commençons par le préalable. Trace devrait d’abord être transparent sur les droits reversés aux artistes congolais. Son apport représente combien ? Pour quel quota de rotation des titres des artistes congolais sur ses antennes ? Quelle part est réservée au soutien des jeunes artistes sans moyen ? Après on peut parler d’une telle solution.
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Et la grande question, comment peut-on prétendre à la fois décider qui diffuser sur ses chaînes et gérer la collecte des droits d’auteur, c’est pas un peu trop ?
Je crois que l’initiative est louable mais la position quasi monopolistique est inquiétante. L’idéal serait de laisser chacun dans son coeur de métiers et les dérivés.
Trace devrait rester dans les médias et à la moindre mesure faire de la distribution. Mais pour le secteur des droits d’auteur, on devrait d’abord commencer par la réciprocité entre société des droits d’auteur, puis signer des partenariats du type transfert de compétences et de tech comme par exemple intégrer la norme DDEX. Le ministère de la culture peut s’occuper de l’attribution du code ISRC (International Standard Recording Code) qui est un identifiant unique qui permet de distinguer chaque enregistrement sonore et chaque vidéoclip avec un département en interne.
Et moins il y a d’intermédiaires, plus les artistes et les éditeurs seront gagnants. Le ISRC, c’est un peu le +243 ou le .CD en musique. Ça doit être géré par l’état et des technologies moins coûteuses et fiables avec l’implication des talents locaux de la tech est hautement préférable.
Le gouvernement devrait avoir aussi une démarche plus globale sur la question des droits d’auteur : libéraliser le secteur, imposer son respect dans les médias et structurer l’économie immatérielle.
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