
Il est essentiel de dépasser les jugements hâtifs pour analyser objectivement l’impact de cette initiative. Non, le Concert de la Solidarité pour le Congo n’a pas été un échec. Bien au contraire, il s’inscrit dans une dynamique cohérente de mobilisation nationale, internationale et de communication stratégique.
À la suite de la victoire diplomatique obtenue sous le leadership du Président Félix Tshisekedi, portée avec rigueur par la très respectée Thérèse Kayikwamba, il était crucial de faire connaître ce combat aux plus jeunes et de renforcer la sensibilisation, notamment à travers des moyens adaptés à leur réalité.

1. Une expression culturelle profondément enracinée
Dans la culture congolaise, comme dans de nombreuses cultures africaines, le deuil ne se vit pas uniquement dans le silence ou la tristesse. Il s’ouvre par un moment de recueillement, puis s’exprime à travers le chant, la danse et la musique. Ces formes d’expression ne sont ni légères ni superflues : elles incarnent la solidarité, la résilience et la force d’un peuple. Célébrer, même dans la douleur, est notre manière d’honorer les disparus et de transcender la souffrance. Car, dans l’Afrique profonde, les morts ne sont jamais morts.
2. Un message bien transmis : critère clé d’une communication réussie
En matière de communication, l’impact d’un message se mesure à son effet sur le public visé, non aux perceptions superficielles ou aux polémiques passagères. Alors, posons la vraie question : à qui s’adressait ce concert ?
À la jeunesse congolaise, en particulier, mais aussi à celle de la diaspora et du monde. Une jeunesse connectée, qui s’engage et s’informe via les réseaux sociaux. C’est donc par cette voie qu’il fallait porter notre voix dans la guerre de l’information. La musique, langage universel, reste un outil puissant pour éveiller les consciences et fédérer les énergies. Ce concert a permis de transmettre un message limpide : la situation du Congo nous concerne tous, et c’est ensemble que nous devons y faire face.
3. Une stratégie de communication dans une guerre hybride
Le conflit en RDC dépasse la seule dimension militaire. Il est aussi idéologique, médiatique et numérique. Trop longtemps, l’ennemi a imposé son récit. Il était temps que le Congo reprenne la parole, avec ses propres codes, ses propres symboles.
La musique congolaise – portée par le lingala, langue de l’émotion, de l’amour et de la mobilisation – s’est imposée ici comme une arme douce, mais redoutablement efficace. Le Concert de la Solidarité participe d’une stratégie de reconquête narrative. Il s’agit d’un contre-discours légitime, dans une guerre où l’opinion publique est une arme aussi décisive que les armes elles-mêmes.
4. Une initiative perfectible, mais profondément porteuse de sens
Bien sûr, comme toute initiative culturelle, certains choix peuvent prêter à débat. Et c’est sain. Mais l’essentiel est ailleurs : le message est passé, l’émotion a été transmise, la fierté nationale ravivée. Kaniaka pe ekotaki 🥰…
Malgré les revers, malgré les critiques, ce concert a été un acte symbolique fort. Il a permis au peuple congolais de réaffirmer sa dignité, son unité, et la puissance de sa culture face à l’adversité. Goma, Bukavu… : nous sommes ensemble. L’ennemi ne vaincra pas.
La patrie ou la mort, nous vaincrons.
De Negus Krypton