
L’ouvrage « La musique congolaise moderne » de Jean-Paul Tshipama interpelle la moralité des artistes dans la réalisation de leurs œuvres musicales en vue de ramener les artistes musiciens de la rumba à contribuer à l’éducation de masse, a-t-on appris lundi de l’auteur, au cours d’un entretien.
« Pour fustiger clairement la musique dite moderne de la cinquième génération ayant cédée sa bonne place à une musiquette, séparée complètement de la bonne moralité qu’elle est censée véhiculer dans l’opinion, cette brochure vient au moment propice pour interpeller les artistes », a déclaré, Jean-Paul Tshipama, l’auteur de l’ouvrage. Et d’ajouter : « La chanson est théorie de la pornographie, par contre la danse en est la version pratique ».
Pour lui, la rumba congolaise a connu un parcours vertigineux dans le continent africain et dans le monde pour sa belle mélodie et ses textes. Aujourd’hui, ce genre musical est devenu lieu d’exposition de messages érotiques et de boniments.
« Il est mieux de parler de ces dérives dans le but de ramener les musiciens congolais au changement. L’idée c’est de charger les artistes de la rumba pour qu’ils revoient leur façon de faire cette musique », a-t-il dit.
Ce mauvais changement constaté à ce jour, a expliqué l’auteur, ressort du défaut de recherches et d’inspirations de l’actuelle génération animée par l’envie d’attirer le public. Il est à noter également l’indifférence du législateur pour voter des lois contre ces dérapages.
A cet effet, M. Tshipama a invité la société à être moins tolérante à ces phénomènes qui ne cessent de croître et ternissent l’image de la rumba reconnue en décembre 2021 patrimoine immatériel par l’Unesco, une reconnaissance qu’il a attribuée aux œuvres des grands noms de cette musique dont Wendo Kolosoy, Grand Kalle, Pascal Tabu Ley, Franco Lwambo Makiadi et autres.
Considérant la musique comme media ouvert à tous, ce qui établit une communication verticale entre autorités et peuple, ce libre penseur propose dans son livre plusieurs thèmes à exploiter, notamment l’éducation, le déséquilibre de conditions salariales de différents ministères, l’achat obligatoire de syllabus et les points sexuellement transmissibles dans les universités et la santé publique.
Une nouvelle culture préconisée
Dans cet ouvrage de 70 pages subdivisé en trois chapitres, publié aux éditions « Lecteurs sans frontières », M. Jean-Paul Tshipama prône la redéfinition de la culture congolaise caractérisée surtout par la musique.
Pour lui, cette façon de procéder va amener à avoir un autre regard de ces personnes qui ont autrefois contribué à la formation des bourreaux de la population. Sans lésiner, il a énuméré ces charges contre les musiciens congolais avec le nom respect de la femme, l’accoutrement obscène et le phénomène « Libanga » (Dédicace) où des farfelus sont beaucoup plus mis en avant plan.
Il a, à cet effet, fait appel à la fonction psychothérapeutique du musicien souvent oubliée, pour éduquer la population au sujet de la bonne gestion de l’énergie dans les ménages et reconvertir certains jeunes qui se sont livrés à la délinquance juvénile.
Jean-Paul Tshipama est un libre penseur. « La musique congolaise moderne » est sa quatrième publication. Habitué à des réflexions, l’auteur est en préparation de sa cinquième parution avec «Regideso, SNEL-consommateurs: relations toxiques ».
ACP