Découverte : «C’est possible de vivre de la danse à Kinshasa ! » (Isaac le danseur)
De son vrai nom Isaac Kalonji Mbuyi, Isaac le danseur est un jeune artiste danseur qui évolue dans ce domaine artistique depuis son jeune âge. Baptisé Isaac Le danseur par Richard Kabala, Isaac Kalonji a accordé son temps dans son lieu de travail au Grand Hôtel de Kinshasa au reporter de Arts.cd pour une interview sur sa carrière et ses projets dans cette discipline qui se professionnalise. Danseur polyvalent, chorégraphe et coach Isaac le Danseur est au micro de Arts.cd :
Isaac Kalonji Alias Isaac le danseur pH. Tiers
“Depuis tout petit, je dansais seul dans ma chambre. Et, c’est là que j’ai développé cette passion pour la danse ”, répond le danseur à la question de savoir comment a-t-il atterri dans ce domaine. Et il ajoute : « Au niveau des études secondaires, je coachais déjà les enfants et dansais à l’école. C’est à l’âge de 17ans, tout en étant élève que j’avais fait mes premiers pas, en m’affichant dans les clips de Masterkeps. Et à 19 ans, j’étais retenu comme danseur et chorégraphe au concours de Vodacom Best of the best », a révélé cet artiste parlant de ses débuts dans la danse.
« En RD Congo, il y a énormément de modèles par exemple ma jumelle Sista Becky (…) on a cru en nos rêves et voir qu’elle réussit aussi dans ce qu’elle fait, son soutien m’encourage beaucoup (…) »
A la question de savoir si la danse était un métier ou juste une passion, Isaac répond qu’avant tout, la danse est pour lui une passion devenue profession. Car, ajoute-t-il, j’ai compris que je pouvais vivre de la danse. Pour ce qui est des motivations, ce qu’avec cette passion, « j’ai cru en mes rêves et me disais que c’était possible, certes. Mais pas facile parce qu’on est dans un pays où il n’y a pas vraiment d’industries, où on te dit qu’être danseur, c’est être voyou et tout ce qui va avec », regrette-t-il.
En voulant savoir si Isaac est aujourd’hui modèle pour une certaine catégorie de jeunes, l’artiste avoue que lui-même a plusieurs modèles qui l’inspirent. Et s’il jette un coup d’œil sur le plan international, la personne qui l’inspire le plus, c’est l’artiste américaine Beyonce. « Car cette dernière a tous ce qu’il faut et que le monde de la danse cherche. Mais ce qu’il faut faire comprendre aux gens, c’est que travailler dur mène au sommet. Surtout avec abnégation sans oublier le fair-play. Aujourd’hui en RD Congo, il y a énormément de modèles par exemple ma jumelle Sista Becky, tous deux, on a cru en nos rêves et voir qu’elle réussit aussi dans ce qu’elle fait, son soutien m’encourage beaucoup. Il y’a aussi mes collègues danseurs par leur ténacité qui m’inspirent aussi. Ce ne sera pas une mauvaise chose si plusieurs jeunes me prennent aussi pour modèle », reconnaît Isaac le danseur, jumeau de Systa Becky, elle, rappeuse congolaise.
« La communauté LGBT existe partout dans le monde (…) dans toute autre profession (…) en étant danseur, je n’appartiens pas à la communauté LGBT »
« Ma plus grande force et ma meilleure bénédiction, c’est aujourd’hui d’avoir le soutien de mes parents. Et c’est ce qui m’a poussé à forger la petite personne que je suis aujourd’hui en devenant danseur polyvalent. Je touche à toute catégorie musicale ; de la salsa au Ndombolo, des danses traditionnelles, au jazz, jusqu’aux danses contemporaines. Car lorsqu’on fait la télé-réalité, comme danseur, il faut être complet c’est-à-dire connaître une diversité de danses et cela suppose une bonne formation », se félicite-t-il.
Isaac Kalonji pense que la danse est en train d’être valorisée aujourd’hui en RDC. « Raison pour laquelle il y a eu des gens avant nous qui se sont battus pour qu’on respecte cette profession. Aujourd’hui, on est à l’époque de danseurs urbains. Donc, cette nouvelle génération apporte une autre vague. Et de là, les gens voient autrement la danse en se disant qu’un danseur peut être une star, bien élevée, bien habillée. Aussi, grâce aux danseurs, on peut voir des beaux clips que nous apprécions. Donc, chaque génération apporte une pierre à l’édifice pour que cette profession soit respectée », souligne-t-il.
Retenu en 2020 parmi les 5 meilleurs de la RD Congo par Soirée des Arts, Prix Lokumu Arts.cd et prenant la peau du coach, Isaac Kalonji dit avoir beaucoup de soutiens. « Récemment, j’ai été soutenu par un mécène potentiel dont je tais d’abord le nom. C’est parmi les premières personnes qui m’ont soutenu en tant qu’artiste. Car je donne cours dans un beau cadre au Pullman Grand Hôtel de Kinshasa, donc je reçois de soutiens non seulement financiers mais aussi moral, physique et psychologique, et je peux dire que c’est possible de vivre de la danse à Kinshasa danse », se conforte-t-il.
Concernant les affirmations de certaines personnes sur son appartenance à la communauté LGBT, Isaac répond par la négation. Et d’insister qu’ « On est sans ignorer que la communauté LGBT existe partout dans le monde, non seulement chez les danseurs mais aussi dans toute autre profession, dire que ça n’existe pas, c’est faux. Personnellement, en étant danseur, je n’appartiens pas à la communauté LGBT », insiste Isaac Le danseur.
Kongondo Bala Kevin/Stagiaire