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Apple Music en RDC: Baya Ciamala s’attend à des grands changements dans l’industrie musicale

Le géant américain Apple a annoncé sa conquête des autres coins d’Afrique notamment notamment en RDC. D’abord Apple Store dans 20 nouveaux pays africains et Apple music dans 52 pays. Une aubaine pour les acteurs du secteur musical mais également un combat de plus pour les plateformes locales. Narsix Baya Ciamala (désigné parmi les 500 african DOers 2020) salue avant tout cette arrivée au pays de la rumba. Le fondanteur de Baziks, première application de treaming musical en Afrique francophone, regrette par contre que les africains ne sont pas uni pour bâtir un grand projet ensemble. Entretien.

 

Pensez-vous que Apple Music en RDC va t-il combattre les plateformes comme Baziks ?

Non pas du tout. L’arrivée de Apple Music en Afrique notamment en RDC ne doit pas être perçue comme une épine au pied pour des plateformes comme Baziks. Nous voyons cela comme une belle opportunité pour contribuer au développement du marché du streaming en général et plus particulièrement pour l’industrie de la musique sur le continent. Chez Baziks, on a certes eu du retard mais nous avons notre propre stratégie totalement différente axée sur le « local content ». Nous sommes sur un marché de niche.

Mon plus grand regret, par contre pour nous, sera de ne pas avoir vu les africains s’unir pour bâtir un grand projet ensemble alors qu’ils avaient l’occasion, préférant se concurrencer. Mais tout ça fait parti du jeu, de l’émulation et cela provoque le développement. Donc c’est de bonne guerre. Sauf qu’il sera maintenant question de se démarquer avec des stratégies particulièrement efficaces. Ou avec des produits suffisamment originaux qui parlent aux besoins profonds du marché. Sinon les africains n’auront pas vraiment le temps de développer leurs services de musique en ligne sur le marché du streaming eux-mêmes avec cet ordre dispersé et seront engloutis par ces géants prestigieux avec des technologies pointues et qui disposent des grands moyens.

« … Une vraie bataille, parce que l’Afrique, c’est l’avenir »

Rappelez-vous aussi que Huawei à lancé récemment Huawei Music son application de streaming musical qui sera aussi lancé en Afrique. Huawei mise sur ses millions de smartphones écoulés sur le marché. Le géant chinois Tencent aussi qui a déjà un pied en Afrique du Sud avec Joox veut étendre ses activités en Afrique. Donc ça sera une vraie bataille parce que l’Afrique c’est l’avenir.

Ne finira t-il pas comme Trace Congo ? Beaucoup de com au départ mais sans âme après !

Même si je ne partage pas cet avis, je comprend plus au moins ce que vous voulez dire. Il faut savoir que des chaînes comme TRACE ont un standard spécifique mais leurs stratégies sont parfois liées au marché. Si notre marché est peu développé, ça va être très compliqué pour eux de répondre aux exigences que vous attendez. Mais la télévision est un outil très différent du streaming musical. Cette dernière a aussi ses propres exigences. L’éditorialisation des playlists et la visibilité des œuvres des artistes dans l’application sont essentiels.

A lire aussi : Baziks TV, une chaine télé en gestation !

Là dessus Spotify qui est en Afrique depuis un bon moment a déjà étudié le comportement des africains depuis 2018. Ils vont sûrement annoncer l’élargissement de la couverture de leur application à leur tour. Notez qu’il avait aussi lancé une version light de leur application qui est moins gourmande en data. On voit clairement qu’il était déjà préparé. Tout comme Tidal qui tire déjà une bonne partie de sa croissance de l’Afrique depuis 2019,  précisément en Ouganda. Toutes ces plateformes qui ont sûrement appris des erreurs de Deezer qui s’est planté plusieurs fois en Afrique depuis 2014 sont sûrement mieux préparé.

Selon vous, l’implantation de Apple Music en (Afrique) RDC peut-elle changer les données ?

On peut s’attendre à des grands changements dans l’industrie musicale : plus de monétisation. Les artistes seront mieux rémunérés et une redistribution des cartes du marché du streaming d’ici 3 ans entre tous les majors cités plus hauts, un peu à l’image des opérateurs des télécoms qui se partagent l’Afrique en terme de territoire comme un gâteau.

Onassis Mutombo

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