La compagnie de danse « Jacques Bana Yanga », en partenariat avec « Anikaya Danse Theater » des Etats-Unis, organise des ateliers de formation des danseurs professionnels et amateurs pendant dix jours, soit du 6 au 16 décembre 2024, à l’Ecole Belge de Kinshasa.
Placée sous le thème « Run Like A Girl », cette formation est animée par les chorégraphes états-unien Wendy Jehlen et le béninois Marcel Gbeffa. La première séance a été marquée par l’exercice d’articulation des muscles, autrement appelé exercice de réchauffement du corps.
Marche comme une fille, telle est la traduction du thème, qui tombe à point nommé pour combattre la question du genre en donnant l’opportunité aux hommes ainsi qu’aux femmes d’exprimer leurs sentiments sans avoir recours à la discrimination.
« Dans ce temps de partage, on essaye de trouver la partie positive de ce cliché. Par exemple, quand on dit pourquoi tu pleures comme une fille, si une fille pleure, elle a plus le soutien des gens pour l’apaiser, l’accompagner, l’écouter, tandis que quand tu es un homme, tu t’empêches de pleurer et donc c’est une accumulation de douleurs. Du coup, tu n’es pas soutenu, tu n’as pas forcément les solutions directes à tes problèmes parce que tu ne t’exprimes pas », a expliqué Marcel Gbeffa, animateur de l’atelier, danseur béninois et directeur du Centre Chorégraphique Multicorps du Bénin.
A en croire les organisateurs, l’objectif de ces ateliers est de rassembler des jeunes autours de la danse, en abordant les sujets des clichés des hommes sur les femmes et des clichés des femmes sur les hommes, spécifiquement les clichés qui défavorisent et minimisent l’estime de la femme dans toutes les sociétés.
Il sied de noter que « Run Like A Girl » est un projet de la compagnie Anikaya Danse Theater des Etats-Unis lancé depuis 2017.
Plusieurs pays ont bénéficié de ce projet, notamment, Bénin, Burkina Faso, Brésil, Japon, Etats-Unis, Botswana, actuellement la RD-Congo avec le soutien de l’ambassade des Etats-Unis.
« Run Like A Girl est un atelier qui a été inspiré par des publicités en 2014, où il a été traduit par courir comme une fille, se battre comme une fille, jeter le ballon comme une fille, c’était toujours avec l’intention de dire que les filles peuvent faire comme les garçons. J’ai trouvé ça bizarre en me demandant pourquoi on ne dit pas que les garçons doivent être comme des filles pour que la société soit égale pour tout le monde », telle était la réflexion de Wendy Jehlen, directrice de la compagnie Anikaya Danse Theater des Etats-Unis, avant d’initier son projet Run Like A Girl.
Entant qu’artistes danseurs et formateurs, pour eux, le challenge est de faire sortir le côté féminin chez un homme et le côté masculin chez une femme, cela dans le but de changer les vocabulaires des générations futures qui permettront aux hommes et aux femmes de vivre sans discrimination dans la société.
Plamedie Mbenza