Fer de lance de la scène humoristique de la République Démocratique du Congo, Ronsia Kukielukila « Ronsia Kukiel » en 10 ans de carrière a traversé des frontières nationales, comme l’apôtre Paul, pour aller prêcher la bonne nouvelle, le rire est thérapeutique. Au Nord-Sud-Est-Ouest de la Congo RDC, sorti de la Team Toseka du festival éponyme organisé par Ados Ndombasi, Ronsia Kukiel a défendu son art, peu connu à l’époque.
Comme une étincelle dans l’obscurité, Kukiel, à part son Prix Lokumu Arts.cd et Prix Découvertes Rfi, s’est lancé aussi dans l’organisation des événements notamment Kukiel et ses potes » sans oublier des soirées dans son quartier de Kimbangu ou à Ngaliema. Dénicheur des talents et formateur, Ronsia a fait briller les étoiles des « Nyotas ». A ce jour où il fête avec brio ses dix ans de carrière le 17 avril 2022 au Pullman, l’heure est venue pour faire le bilan et se projeter. Rencontre.
Que retenir dans vos dix ans de carrière ?
Ce fut un parcours de titan, d’affirmation et confirmation du nouveau vent de l’art libre dérivé du théâtre connu sous le nom de stand UP comedy (one man show typiquement appelé). Et ça n’a pas été facile de l’imposer dans un pays où le ndombolo et la télé-dramatique y règnent en parfaits maitres. Actuellement, on parle aussi de Comedy club dans le pays et un peu partout. Et, j’en suis fière.
Quels sont les meilleurs moments de vos dix ans de carrière ?
J’en ai plusieurs. Mon meilleur moment de carrière reste ma prestation au Festival Toseka. Faire rire le Théâtre de verdure a été quelque chose de pas facile. Ma rencontre avec Mamane de Gondwana était aussi pour moi l’un des moments que je n’imaginais pas vivre. Mon trophée RFi talent du Rire du meilleur humoriste africain, et pour couronner le tout, le rêve de tout humoriste francophone: la rencontre avec Jamel Debbouze au Maroc lors du Marrakech du Rire.
Quels sont vos mauvais souvenirs ?
Les mauvais souvenirs y en a tout plein. La séparation avec la Team Toseka m’avait beaucoup affecté. Cette famille comptait beaucoup pour moi. Je suis fier de ce que je suis devenu mais si ça été à refaire je pense que je ferai la même chose: réintégrer l’équipe Toseka.
« Le milieu manque des vrais producteurs comme on en a dans la musique (…) »
Dans dix ans de carrière, quelle est votre part de contribution dans le développement de votre discipline « humour » en RDCongo ?
J’ai formé et donné de la lumière à plusieurs jeunes congolais aujourd’hui stars des réseaux sociaux et artistes des plus grands festivals d’humour Africain. Même étant autodidacte, j’ai pris le risque d’encadrer des jeunes chez ma mère à Kimbangu (un Quartier dans la commune de Kalamu) pour qu’ils arrivent à vivre plus tard de leurs arts. Et ça été fait sans financement. Aujourd’hui, je suis heureux d’avoir préparé mes successeurs.
Pour célébrer vos dix ans de carrière, qu’est-ce qui est prévu au Pullman ?
Au Pullman le 17 avril prochain, ça sera une grosse célébration. Un mélange de tout. Spectacles, anecdotes, musique, témoignage. Je ne saurai donner des détails. Venez-vous faire surprendre.
Quelles sont vos perspectives ?
Après ma tournée nationale et internationale, je serai un peu plus dans ma casquette de producteur que d’humoriste. Le milieu manque des vrais producteurs comme on en a dans la musique. Et beaucoup des jeunes se font exploiter aujourd’hui de manière très négative à cause des gens qui ne connaissent pas le côté dur de ce métier. Il n’y a qu’un humoriste pour bien traiter un humoriste.
Onassis Mutombo