Emmanuel Makaka est un styliste qui ne se donne pas de limite. Dans cet entretien avec Arts.cd, il revient sur sa carrière d’artiste musicien et styliste. Ancien de l’institut National des Arts (INA), cet modéliste s’est retrouvé aussi dans le circuit de la mode grâce à sa façon de se considérer artiste à part entière.
Présent parmi les cinq stylistes qui ont présenté les nouvelles collections à la 5ème édition de l’événement de la mode « Kinshasa Mboka ya Masano », Makaka confirme a participé à ce show pour présenter sa marque « Mak’Arts style and color ». CEO de « Mak’Mode Agency » et leader de « Mak’arts Musique », Emmanuel Makaka demeure une référence dans le domaine de la mode congolaise. Ses créations et motifs font de lui, un créateur hors pair marquant son époque.
Dans cet entretien réalisé juste après son défilé lors de Kinshasa Mboka Ya Masano 5, Mak’Mode nous livre des secrets.
Q/ Après un parcours intéressant, comment nous vous présentons auprès de nos lecteurs ?
R/ Emmanuel Makaka est un artiste avec un « A » majuscule, il a fait l’Institut National des Arts, il est musicien, styliste, entrepreneur et partenaire à plusieurs réseaux culturels. Il est CEO de « Mak’Arts style and color » qui est sa propre marque, et de « Mark’Mode Agency » qui est une agence événementielle spécialisée dans la prestation musicale, dans le défilé de mode de l’intérieur comme de l’extérieur du pays.
Cette agence a été partenaire à « Kinshasa Mboka ya Masano ». Je suis également CEO de « Mak’arts Musique », plate forme qui me permet de prester.
Vous avez présenté une collection à la 5ème édition de « Kinshasa Mboka ya Masano » sous le thème « 450 couleurs », quelle était justement votre source d’inspiration et quelles ont été les difficultés rencontrées ?
Je me suis carrément inspiré de notre pays qui est très vaste, mais j’ai essayé d’inscrire les couleurs, de penser et de créer les papillons sur les motifs ethniques qui existent dans notre pays. L’art de nos ancêtres m’a inspiré pour présenter cette collection qui exprime en même temps le côté classique de la mode de notre pays.
Chaque tenue prenait des heures de travail, j’ai utilisé des chaînes et ce n’était pas facile puisqu’il fallait trouver un ajusteur pour les couper. Puisqu’il fallait trouver des tissus, je me suis servi des peaux animales. Il me fallait vraiment aller les chercher et les adoucir sur les corps des mannequins. Il fallait aussi assembler tous les tissus qu’ on a toujours eu l’habitude de voir mais, nous sommes arrivé à ce qu’on pensait réaliser pour cette collection.
Pensez-vous que la RDC, étant un pays culturellement riche, peut s’imposer dans le monde avec sa culture vestimentaire ?
La RDC est très culturellement bénie, elle peut même influencer toute l’Afrique pourquoi pas le monde entier autant que dans ses richesses minières mais aussi du point de vue culturel.
En quelle année avez-vous commencé votre carrière de styliste ?
J’ai commencé ma carrière de styliste depuis mon enfance parce que je dessinais déjà des modèles mais je suis devenu couturier depuis 2016 jusqu’à présent.
Qu’est-ce qui vous a impressionné dans ce monde de la mode?
Ce qui m’a impressionné dans ce monde est que déjà j’aimais très bien m’habiller et j’aimais voir concret mes dessins. C’était un peu difficile de le réaliser cependant les couturiers m’ont dit : « Tu sais, dessiner c’est facile mais la réalisation est difficile. Tu peux apprendre la couture et on verra si tu seras capable ». Pour moi c’était un défi qu’ils m’avaient lancé dans la couture pour voir si je serai capable de réaliser ce que je réalise aujourd’hui.
Etant acteur culturel, êtes-vous pris en charge par le Ministère de la culture, arts et patrimoine ?
La prise en charge ne peut pas être complètement mais il m’arrive de fois de voyager avec le Ministère de la culture à l’extérieur du pays, y compris même dans certaines provinces du pays. Donc, je fais parti de l’équipe qui travaille avec le Ministère pour représenter notre pays si l’occasion se présente. Qu’est-ce que la musique représente pour vous?
La musique, c’est une manière pour moi d’exprimer l’inexprimable. Donc à travers les mots, à travers les notes, tu mets tout le monde d’accord, tu dis tout haut ce que les autres pensent tout bas. Et puis, tu entres dans des maisons, dans les cœurs des gens sans que tu le veuilles, sans que tu le croies, sans que même les gens veuillent. La musique est toute une vie. Quand on naît, on pleure et quand on meurt, on pleure. En bref, c’est une passion pour moi.
Propos recueillis par Plamedie Mbenza