
La semaine dernière, un jeune comédien congolais très actif sur les réseaux sociaux notamment via TikTok a alimenté la polémique en imitant le chanteur du gospel Patrice Ngoy Musoko. Sauf que cet humour est allé un peu trop loin, selon certains avis. Car, le jeune homme a ironisé sur l’infirmité du musicien. La liberté d’expression est- elle absolue ? Pouvons-nous rire de tout ?
Le comédien, a, après la diffusion de sa vidéo comique, reçu de nombreux messages d’insultes voir des menaces de mort. Au lieu de porter plainte, il s’est excusé par le même biais en vue de calmer les esprits surchauffés.
En effet, les caricaturistes et humoristes bénéficient d’une large liberté d’expression. Dans les deux domaines, il est tolérable d’une certaine dose d’exagération. Mais cela n’empêche qu’il y ait un devoir de responsabilité. La liberté d’expression s’accompagne des principes, des droits mais aussi des devoirs. En parlant des devoirs, on fait appel à la responsabilité d’un caricaturiste ou humoriste, par exemple. L’auto – censure personnelle et surtout à l’éthique (La morale). Rigoler d’une infirmité de l’individu même si on a des droits, ceci relève de la moralité.
En France, « Charlie Hebdo », le journal satirique avait tout son droit de publier des caricatures blasphématoires. Car, en droit français, le blasphème n’est pas un délit. Il a été dépénalisé après la Révolution Française marquant ainsi la séparation du pouvoir entre l’État et la Religion. En étant dans ses droits légaux, « Charlie Hebdo » avait-il raison de s’inquiéter ? Cette question de nombreux intellectuels français ont essayé de répondre après le drame du 7 janvier 2015.
En Rdcongo, pour la culture bantou, pour un grand nombre, il était question de faire appel à l’éthique (la morale). À la conscience. À la responsabilité des caricaturistes ou humoristes.
Mati Osango