RDC entretient depuis plus d’un siècle des relations bilatérales avec son ex-colonie la Belgique. Des analystes ont pensé que dans le monde où le partenariat gagnant-gagnant a pris le dessus sur l’impérialisme, le Royaume belge devrait également poser quelques actions allant dans le sens de se faire pardonner pour certaines exactions commises durant l’époque coloniale à l’encontre du Congo et du Congolais.
Les États-Unis et l’Argentine ont rendu au Pérou quelque 130 objets d’art dans l’époque précolombienne. Ces objets ont été exportés illégalement. Il s’agit notamment des figurines d’idoles en terre cuite et des textiles datant de l’Empire Inca.
Ces objets archéologiques, dont la plupart ont été restitués volontairement après avoir été sortis clandestinement du Pérou, ont été exposés au ministère des Affaires étrangères à Lima.
Même si les gens diront qu’il s’agit de l’Amérique. Cela s’est aussi fait en Afrique. L’Allemagne à son tour a annoncé vouloir restituer à la Namibie un monument érigé au XVe siècle pour guider les explorateurs portugais. Il s’agit là du dernier épisode en date de la volonté du pays de tirer un trait sur son passé colonial.
« La restitution de la croix en pierre de Cape Cross est un signal clair que nous reconnaissons notre passé colonial et que nous cherchons et trouvons avec les pays d’origine les moyens d’avoir une cohabitation respectueuse », a déclaré la ministre allemande de la Culture, Monika Grütters, lors d’une conférence de presse au Musée de l’Histoire allemande. Un geste louable.
Quid des oeuvres congolaises pensionnaires de Tervuren ?
L’on se rappelle que pour donner une vitrine à son Congo et une idée du potentiel économique de cette région aux Belges et ainsi attirer les investissements, Léopold II souhaitait aménager une sorte de musée. Il devait mettre en scène les objets originaux, importés du Congo en quantité suivant une approche multidisciplinaire : anthropologique, ethnologique, botanique, zoologique, entomologique, géologique et minéralogique.
À l’occasion de l’Exposition universelle de 1897, il fit construire dans le domaine royal de Tervueren le « Palais des Colonies » conçu par l’architecte Albert-Philippe Aldophe.
Georges Hobé conçut une structure de bois Art nouveau en bois exotique, pour décorer l’intérieur de ce pavillon et évoquer de ses formes courbes la luxuriance de la forêt africaine (de la forêt congolaise). L’exposition temporaire qui y fut aménagée faisait la part belle à côté des « curiosités » du Congo, animaux empaillés et objets d’intérêt ethnographique, aux produits d’exportation : le café, le cacao, le tabac et les essences forestières.
Dans le parc, parmi d’autres « attractions », était offert aux regards des visiteurs un zoo humain de trois cents Congolais logés dans des villages africains reconstitués. Sept d’entre eux y moururent de maladie ou de froid et y furent enterrés jusqu’à nos jours.
Ce musée est considéré comme le dernier grand musée colonial en Europe, avec 120 000 objets concernant le cas congolais. Ils ont été collectés, entre la fin du XIXème siècle et l’indépendance du Congo belge, en 1960.
Le succès de l’exposition (plus d’un million de visiteurs en six mois) et l’intérêt des scientifiques furent tels qu’il fut décidé de la rendre permanente. Très rapidement, les locaux devinrent trop exigus. Le roi caressait le projet de faire du domaine son « petit Versailles. »
Des trésors historiques uniques, l’histoire de tout un peuple
Parmi ces trésors figurent le Bâton d’Ishango sur lequel sont marqués les signes mathématiques datant d’il y a 9 000 ans, selon le professeur Dirk Huylebrouck, docteur en mathématiques, ou encore les archives historiques inestimables dont celles, complètes, de l’explorateur Henry Morton Stanley
L’un des arguments pour s’opposer à la restitution de ces objets était l’absence de musées disposant de moyens de conservation appropriés. Le roi caressait le projet de faire du domaine son « petit Versailles. »
David Van Reybrouck, auteur du célèbre Congo, une histoire (Actes Sud, 2012), a rappelé que le musée de Tervueren était devenu le « fossile parfois embarrassant de la vantardise coloniale ».
Ce musée fut un motif de gloire et de fierté pour le roi belge et son pays, maintenant que d’autres grandes nations du monde, la France, les Etats Unis, l’Allemagne, l’Argentine et bien d’autres décident de restituer les œuvres d’arts pillées et emportées clandestinement en vue d’essayer de cicatriser les méfaits de la colonisation, la Belgique qui s’est vivement battu pour rétablir sa relation avec la RDC, au travers du Président Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo devra aussi dans cet esprit de coopération s’engager de restituer les œuvres déportées, s’engager et passer à l’acte.
La Belgique a dépouillé l’âme artistique du Congo en emportant toutes les vestiges renfermant l’histoire spirituelle, politique et scientifique du Congo, le langage transcendantal de nos aïeux traduit en masque, en bois taillé, en pierre taillée et autres a été emporté pour demeurer en terre étrangère loin de nos mœurs et de nos repères, les nouvelles générations de la RDC ont le droit légitime et sacré de connaître leur histoire en palpant ce que leurs ancêtres ont conçu de leurs propres mains.
DO Event à travers SUNRISERDC lance une pétition pour réclamer un début de la restitution des objets originaux et historiques emportés par la Belgique. L’idée derrière cette démarche est de permettre à la jeune génération et celles du futur de se réapproprier leur histoire et celle de leurs ancêtres. Surtout qu’aujourd’hui le pays de Lumumba vient de se doter d’un musée digne de son rang. Enfin presque.
Sunriserdc