samedi, avril 19
Meet the target Banner
Meet Logic PRINT Banner
Tous derrière les FARDC

Fally Ipupa sur la guerre dans l’Est: « Ça ne peut qu’être les hommes politiques (…) »

Le chanteur congolais Fally Ipupa a partagé son point de vue sur la guerre dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) lors d’une interview accordée à Jeune Afrique et publiée ce mardi 22 octobre 2024. L’Aigle  a pointé du doigt la responsabilité des politiciens dans la perpétuation de ce conflit meurtrier.

« Je pense que ça ne peut qu’être les hommes politiques. Les artistes n’ont rien fait, la population n’a rien fait », a-t-il déclaré. Depuis l’élection de Félix Tshisekedi, la situation sécuritaire dans l’Est du pays s’est détériorée, avec une intensification des combats armés. Ce conflit a engendré un nombre record de déplacés internes et de pertes humaines, positionnant la RDC parmi les pays les plus touchés par les déplacements forcés dans le monde.

Malgré la violence qui règne dans cette région, Fally Ipupa, surnommé « l’Aigle », n’a pas cessé de chanter. En août dernier, il a même donné un concert à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, en plein cœur de la zone de conflit. Cependant, il reste lucide sur les limites de la musique face à la guerre : « L’art peut servir de messager, pour qu’il n’y ait plus de morts ni de guerre, mais il ne peut résoudre à lui seul une telle crise. »

Bien qu’il considère que l’art a un rôle à jouer en tant que véhicule de paix, Fally Ipupa reconnaît que des forces extérieures sont également impliquées dans le conflit. Le gouvernement congolais accuse en effet les pays voisins, notamment le Rwanda et l’Ouganda, de soutenir les rebelles du M23, qui continuent à déstabiliser cette région.

En parallèle de sa carrière musicale, l’artiste s’engage pour les populations touchées par la guerre à travers sa fondation. Celle-ci finance notamment une école primaire dédiée aux enfants des déplacés de guerre. Malgré ses efforts humanitaires, des tensions subsistent avec certains opposants, même si l’époque des boycotts violents contre ses concerts semble aujourd’hui révolue.

David Ekutshu