Tout est bien qui finit bien. Les lumières de la 7eme édition du Festival Amani 2020 se sont éteintes sous une note de polémique visible autour de la prestation expéditive de Gaz Mawete sur la grande scène, Djoo Paluku, ce dimanche 16 février 2020.
Bien que le Professor Jay de la Tanzanie a eu la charge de remettre les clefs sous le paillasson mais la pilule amère sur les réseaux sociaux reste cette apparition atypique du protégé du label Boma Ye Musik.
Retour sur les faits !
Tout est parti de la programmation musicale de cette 7eme édition. En alignant sur la même activité deux grands courants de la musique congolaise moderne, les organisateurs du festival Amani 2020 « ignoraient », semblent-il, les tendances du moment. Innocent Balume et Gaz Mawete. Guerre d’esprit. Leadership. C’est comme à l’époque, Werra et JB, l’un est l’artiste phare et l’autre pour enlever les rideaux ou chauffer le public. Les célébrités congolaises ont leurs réalités que même la raison ignore.
Déjà pour les observateurs avertis, le temps de production réservée au natif de la commune de Masina, dans le district de la Tshangu à Kinshasa faisait déjà réfléchir.
Goma étant un terrain acquis à la cause de Innoss B, il était normal avec le succès du titre «Yo pe » version remix que sa terre natale lui réserve même le Clou du festival. Et c’est ce qui a été fait. Le festival Amani a donné sur le plateau d’or le «prime Time » au jeune leader. Samedi 15 février 2020 de 18h20 à 19h30. 1 heure de show. Dernier concert avec tous les projecteurs braqués sur : « Yo pe bapesa yo !!! », Collège Mwanga sens dessus dessous cette nuit là.
Et la programmation aussi !
Vu le carton plein réussi par le natif Goma, de l’autre côté on ne pouvait que repenser l’utilité de leur présence au Nord-Kivu : Rentrée à Kinshasa tête haute ou la queue entre les pattes. Premier coup : boycotter l’heure de 14h pour une re programmation.
Du côté public, les jeunes de moins de 20 ans s’en massaient de plus en plus décorés sur les joues le nom de leur star du jour, dimanche 16 février 2020, Gaz Mawete.
Après la prestation de Celine Banza, déjà le collège mwanga sentait la poussière. Le terrain était en train de refouler du monde.
Une journaliste célèbre de Goma lâchera au micro de notre correspondant : « quand j’avais vu cette programmation, j’avais prévenu les organisateurs. Faire jouer Innocent comme tête d’affiche et Gaz à 14h devant presque les chaises vides, je savais que ça n’allait pas marcher. Voilà ».
Techniques et Attitudes
Vers 15heures passées, c’est l’artiste Faada Freddy et après lui le groupe rwandais de Bill Ruzima sur la scène Nyamulagira. Didier Awadi a pris le contrôle de la grande scène après Freddy Faada après un vide de plus de 20 minutes sans rien sur le podium. Pendant ce temps, le compromis a été trouvé entre les organisateurs pour céder ne fut ce que 20 minutes au lieu de 50 du départ à Gaz pour un show pour justifier sa présence à Amani. Pendant qu’il se préparait pour quitter le podium, une coupure d’électricité est intervenue pour la première fois, Didier Awadi a géré. Près de 20 minutes d’attente, le fils de la Teranga a repris son show récupérant toutes ses minutes consommées par la coupure. Avant de quitter, il décida par dévers lui d’appeler Gaz Mawete pour l’encourager. Le temps d’installer certains instruments nécessaires. Gaz Mawete fera une partie de son concert en Accapella entre les allers retour des ingénieurs de son et son équipe d’instrumentistes. Des caprices techniques inouïs. Des baffles au micros inaudibles, rien d’habituel dans ce festival connu par sa qualité matérielle. Coupure d’électricité intervient au moment où le chanteur de « Paulina » emportait le public. Plus au moins 5 minutes d’attentes. Au rétablissement du courant, c’était trop tard. L’organisateur était coincé par le temps et il fallait larguer les deux MC sur le podium pour arrêter nette la prestation. Micro muté, le jeune chanteur n’a pas eu le Temps de dire ni un message pour la paix ni un aurevoir mais on le voyait mimer sans voix sortir. C’est sous cette image triste que son orchestre tête baissée quitte le vaillant « Djoo Paluku ».