L’exposition originale « Neutre » a ouvert ses portes à l’Institut Français de Goma depuis le début du week-end et ira jusqu’au 27 février 2020.
Les dessins sont l’œuvre du jeune illustrateur congolais Edizon Musavuli, qui vise, à travers cette expo sur base d’un visuel neutre pour éviter de tomber dans le standard des oeuvres en couleur qui parfois ont une interprétation commune sans forcément recourir à son sens original.
Cet artiste dessinateur est considéré comme garnie d’un goût exceptionnel pour le dessin depuis son jeune âge. Hyperréalistes sont ses oeuvres, débordées de philosophie et peignant les maux congolais.
« Mais, c’est seulement après mes vingt ans que j’ai sérieusement réalisé l’importance de cette passion enfuie et pris la décision d’en faire quelque chose de plus qu’un passe-temps. Faute d’avoir une formation spécifique, je me suis donc entièrement auto-formé. Mon attirance pour la perfection artistique mêlée à une volonté manifeste de vouloir faire les choses différemment m’a naturellement conduit dans un style que j’ai découvert sur internet, l’hyperréalisme. Un style qui m’a permis de participer à une expo commune à Kampala et à Kinshasa au Pullman en 2017 », a-t-il confié à Arts.cd.
Quand l’hypperréalité rencontre la RDC !
Il est convaincu que tous les moyens sont bons pour s’exprimer ou faire parler son cœur. « Et pour moi, l’art m’a toujours semblé le moyen le plus évident », partage Edizon.
Et d’ajouter « Mes œuvres d’art graphiques ou dessinées à la main sont la preuve de ma philosophie mettant en avant mes convictions sur cette transmission presque mystique de l’artiste à son audience, la belle noirceur finalement lumière de la vie humaine en général et de la culture afro-moderne, est le thème visuel de mes œuvres hyperréalistes. L’hyperréalisme est en effet un courant artistique qui exige la perfection visuelle de l’œuvre que ce soit en dessin, en peinture ou même en sculpture. Elle a principalement pour objectif de frôler la réalité apparente ».
Edizon Musavuli a voulu à travers l’exposition « Neutre », mettre en lumière ce courant d’hyperréalisme méconnu en RDC et par la même occasion le faire découvrir aux congolais.
« La neutralité reste en soi un sujet philosophique dont les débouchées ne seront jamais universelles. Cependant, dans le contexte qui est le mien, la neutralité n’est ici ni une idée, ni avis. Il s’agit uniquement d’un aspect visuel qui par conséquent se désolidarise des toutes ces pensées philosophiques autour de ce mot au multiple sens. La couleur divise, la couleur insiste, la couleur prend position. Elle est vive certes, mais la couleur limite la pensée humaine pour ne pas dire influence le jugement de l’observateur. Certains iront même jusqu’à vouloir donner un sens universel à chacune des couleurs existantes. C’est justement de cette réalité subjective que je tire mon attirance pour l’absence des couleurs, le résultat monochrome du mélange noir et blanc. », pense t-il.