
Décidément, la RDCongo veut en finir avec cette guerre qui mine sa stabilité depuis 1994, au lendemain de l’assassinat de l’ancien Président rwandais Habyarimana. Le discours ouvert du pouvoir de Kinshasa ayant démasqué tous les tireurs de ficelles, les artistes congolais visuels sont de plus en plus au front pour dénoncer ces atrocités qui n’ont fait que durer. « On ne tue le serpent qu’avec le bâton qu’on a entre les mains », renseigne une sagesse bantoue.
Plusieurs jeunes artistes visuels ont choisi de combattre les ennemis avec leurs crayons, pinceaux, stylos sur des feuilles de papier, sur des cartons voir même sur des ordinateurs.
Dans cet artiste, Arts.cd a choisi de vous présenter les plus actifs dans leurs productions sur cette question de l’instabilité dans l’Est de la RDCongo.
Tembo Kash, l’interpellateur des années Zaïre à nos jours !

Dessinateur de presse et caricaturiste chevronné, Kash tire à balle réelle. Ses dessins interpellent tous. Connu pour ses prises de position cadrant avec le social du congolais, Tembo ne (K)ash (e) pas son combat souverainiste dans ses visuels satiriques.
Mêlant l’humour à la réflexion, Tembo reste sur sa droite ligne depuis les années Zaïre précisément à la période de la démocratisation jusqu’à ce jour.
M Kadima,… l’artiste « Warrior »

Chanteur de métier, dessinateur autodidacte, Meschack Kadima ne manque que la tenue pour descendre visiblement au front. Déjà, c’est depuis la naissance du M23 que M Kadima s’était illustré par un dessin qui a tourné dans toute la planète montrant une jeune dame en pagne aux couleurs du drapeau congolais en larmes avec un enfant au dos entrain de fuir la guerre.
Avec le pugilat ouvert par Kinshasa qui accuse Kigali de soutenir le mouvement terroriste du M23, Kadima a centré son pinceau digital pour traduire les craintes, la hargne contre Kagame et le Rwanda. Il a été le premier a interpellé l’équipe français avec un dessin portant le slogan « Rwanda Is killing ». Les activités de la Lucha n’ont hésité eux aussi de reprendre le même slogan lors du concert de retrouvailles de Wenge Musica bcbg au stade des martyrs le 30 juin dernier. Depuis ce jour-là, Kadima ne lache d’aucune semelle cette question de la guerre en RDC. La toute dernière est celle qui présente Kagame étant Hitler du temps moderne.
Rodrick Muladika : l’ère est grave, à chacun son combat !

Dessinateur de presse et formateur des caricaturistes, Rodrick Muladika a sa façon de dessiner l’actualité pour pointer du doigt les instigateurs et les acteurs du terrain.
Avec une liberté d’expression qui prend forme en République Démocratique du Congo, Muladika dégaine son marqueur noir pour dénoncer les injustices que subissent la RDCongo depuis le début de cette guerre.
Edizon Musavuli : L’ère n’est pas à se taire !

Déjà engagé dans la lutte pour les droits humains, Edizon est sorti de nulle part pour apporter sa pierre dans ce front contre la guerre dans l’Est de la RDCongo.
Sa toute dernière oeuvre présente un croque mort habillé en soutane noire avec mention Rwanda qui boit de l’eau dans un filtre bleu aux couleurs de l’Union Européenne. « On recharge les batteries, et on y retourne… », indique le croque-mort sur ce dessin. Humainement timide, bavard sur ses oeuvres, ce jeune de la ville de Goma s’est lancé ce front avec toutes ses armes pour des dessins encore plus offensifs.
Art Ndaka, La Croix gammée rime avec les atrocités !

Art Ndaka est connu surtout pour son empreinte dans les grands événements de la ville de Kinshasa. Dessinateur et illustrateur, Art Ndaka vient de rejoindre le front en mode gladiateur. Son oeuvre rejoint plus au moins la phrase de l’artiste musicien d’origine congolaise Gims; « Kagame rime avec Croix Gammé ». Il illustre l’actuel président rwandais portant un drapeau aux couleurs rwandaises avec un épée sanglant au cimetière, sur le sol congolais, avec une main trempée du sang. « Rwanda is Kiling ».
Si hier, les artistes musiciens congolais etaient seuls devant la ligne de mire pour parler de la guerre à l’Est de la RDC, aujourd’hui, les artistes visuels de ce même pays seraient vraisemblablement sur le champ de bataille démontrant ainsi une dynamique pour la défense du territoire national. « La guerre sera longue et populaire », disait Laurent Desiré kabila. Pour vaincre cette guerre, rappelle Patrick Muyaya, porte parole du gouvernement, nous nous sommes engagés sur deux fronts ; diplomatique et militaire. Dans cette logique, les artistes congolais, quand à eux, ont cette fois-ci choisi d’être présent sur le champ de bataille en utilisant le soft power.
Onassis Mutombo