
Du 28 juillet au 06 aout 2023, la ville de Kinshasa sera bel et bien la capitale de la Francophonie. Les IXèmes Jeux de la Francophonie se tiendront sur la terre congolaise. Plus de doute. La République Démocratique du Congo se prépare pour ne pas faire piètre figure dans l’organisation de ces jeux, surtout que l’objectif fixé, apprend-on, est d’offrir au monde entier les jeux rivalisant d’attrait ceux d’Abidjan en 2017.
Comment la RDCongo se prépare-t-elle ? Que gagne la RDCongo ? Quel est l’état de lieux des infrastructures ? Le Rwanda, pays agresseur de la RDCongo, participera-t-il au rendez-vous de ces jeux à Kinshasa ? Quelle sera la part du journaliste ? Les disciplines culturelles sont-elles sacrifiées ?… En effet, plusieurs de ces questions ont trouvé « réponses » lors de l’atelier que le Comité national des jeux de la Francophonie a organisé à l’intention des journalistes congolais. C’était du 14 au 16 septembre courant dans la commune de la Gombe.
Bon moment de partage, bonne énergie… Cet atelier de trois jours a permis aux professionnels des médias de comprendre plus au moins les rouages et les taches ardues du Comité national pour gérer 11 disciplines sportives et 9 culturelles. Aussi, après une succession des comités nationaux à la tête de la Direction nationale des jeux de la Francophonie, c’est pour la première fois que les chevaliers de la plume ont été non seulement honorés mais aussi considérés à juste valeur. Ainsi, c’était effectivement l’occasion pour les hommes et femmes de médias de s’approprier ce projet connotation hautement politique, diplomatique, culturel, sportif, touristique, numérique, scientifique,…
Les trois jours ont été riches en matière. Le premier jour a été consacré à l’aperçu général des institutions de la Francophonie et les états membres. Ici, le formateur du jour a insisté sur le fait que la Francophonie n’exclut pas les langues nationales de chaque pays. A part les différents pays membres faisant partie de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), il a aussi souligné, en gras, que chaque Etat membre est souverain. C’est ici qu’est sortie la question du journaliste du media Arts.cd sur le conflit RDCongo-Rwanda, ce dernier étant démasqué dans son agenda soutien aux groupes rebelles pour déstabiliser la mère patrie. Si la RDCongo était libre de ne pas l’inviter sur son sol vu qu’il est son agresseur masqué. Dans le monde entier, ce cas n’est pas isolé, a-t-il ajouté, la Russie est banni des compétitions sportives européennes de football. Après un débat houleux et rigide sur ce sujet, le formateur est revenu à la charge pour dire que la Francophonie peut délivrer les invitations aux athlètes et délégation rwandais mais seule la RDCongo reste souveraine pour octroyer des visas ou non.
Les deux jours restants ont été concentrés à la présentation du travail de chaque commission et la visite des infrastructures en construction. Et le dernier jour, les journalistes eux-mêmes ont proposé quelques angles et stratégies pour les prochaines campagnes sur les IXèmes de la Francophonie à Kinshasa.
Infrastructures en construction, la culture sans leg ni héritage de salle !

Résolument, les salles poussent comme de petits champignons. La RDCongo, comme d’ailleurs son Président Felix-Antoine Tshisekedi tient à organiser ces jeux à Kinshasa. A part, le plus grand combat de tout le temps entre Ali et Foreman en 1974, la RDCongo n’a jamais organisé d’évènement d’envergure planétaire, 62 ans après. Les IXèmes jeux de la Francophonie restent une belle opportunité pour les Congolais d’affirmer une fois de plus son retour dans le concert des nations. Mais, quelles sont les bases sur terrain ?
Pour le deuxième jour de l’atelier, les journalistes ont visité deux sites devant accueillir les jeux. En face de la RTNC, une salle de sports, en collaboration avec une structure japonaise, est en train d’être construite (voir photo). Sur le site du stade des martyrs, deux gymnases jumelés sortent du sol. Les pilonnes en béton sont visibles. Les travailleurs motivés. Les travaux avancent à pas de géant. Les maitres d’ouvrage confirment, sans passer par le dos de la cuillère, que les ouvrages seront livrés au Gouvernement congolais au mois de décembre 2022. Mais, il se pose un problème de la lenteur dans le décaissement des fonds au niveau du Ministère des finances pour récupérer les matériels bloqués en Chine a précisé, l’un des architectes en sourdine à l’entrée du terrain de basket également en réhabilitation.

Au-delà des jeux, de la diplomatie, du côté festif, du volet politique, Isidore Kwandja, Directeur national des Jeux de la Francophonie, s’est appesanti dans ses interventions, sur l’héritage infrastructurel. Les sportifs congolais auront des édifices avec les standings internationaux à Kinshasa, après cet évènement.
Dans cette joie, il y a (aura) des enfants orphelins. Les artistes. Les culturels. Pas de leg ni héritage de salle. Ils ont été renvoyés à porter de vieux habits pendant la fête. Dans le plan B pour organiser cout-que-cout cet évènement, il fallait arrondir les angles. Et le secteur culturel en sort (sortira) mains bredouilles, « Pour le secteur culturel, nous avons le Palais du peuple, le Musée national, le Centre Wallonie-Bruxelles, l’Institut français de Kinshasa, il y aura des aménagements à l’Académie des Beaux-Arts et à l’Echangeur de Limete. Pour la culture, il y aura des matériels son et lumière qui coûtent des millions. Et ce sont des legs pour le secteur de la culture », a rassuré Isidore Kwandja, Directeur national des jeux de la Francophonie.
Après des échanges, les journalistes ont été outillés et responsabilisés à porter ces jeux pour son adoption populaire. Mais, les professionnels des médias attendent aussi des partenariats gagnant-gagnant pour faire tourner la machine.
A 10 mois du début de la compétition et face à la pression du temps, la RDCongo tient encore. Et elle veut aller jusqu’au bout, en dépit des péripéties. Mais la vitesse dans l’exécution des taches doit être accrue.
Onassis Mutombo