dimanche, octobre 13
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«Le manuscrit de Lapière doit être exposé au Congo» (Sindika Dokolo)

Rencontre à Bruxelles avec le collectionneur d’art qui a fait l’acquisition du journal d’Albert Lapière, un document qui raconte comment certains objets exposés au musée de Tervuren, dont le fameux masque-buffle, furent volés. Pour Sindika Dokolo, il est évident que le manuscrit doit quitter la Belgique pour être exposé à Kinshasa. Il s’en explique.

 

Pour quelles raisons avez-vous fait l’acquisition du manuscrit d’Albert Lapière ?

Sindika Dokolo: En lisant l’enquête publiée par Paris Match Belgique, j’ai découvert la véritable histoire du masque-buffle. Evidemment, comme à peu près tout le monde, je connaissais l’existence de cet objet. Je louais sa beauté, ses qualités esthétiques exceptionnelles… Mais je ne savais rien des circonstances extrêmement violentes qui avaient entouré son acquisition à la fin du 19ème siècle. Comme tant d’autres encore, à maintes reprises, j’ai contemplé cet objet magnifique, en toute ignorance des crimes commis par ceux qui l’avaient volé. Je me suis déjà rendu par deux fois au Musée de Tervuren depuis sa réouverture en décembre 2018.

Lors de ces visites, j’ai fait l’éloge du fameux masque sur les réseaux sociaux, tant il est vrai qu’il s’agit d’une œuvre exceptionnelle qui fait rêver tous les musées du monde. Et puis voilà, cette terrible histoire criminelle a été dévoilée au grand public. Lorsque vous avez ensuite révélé que le manuscrit rédigé par l’un des auteurs du crime allait être vendu aux enchères, je me suis senti obligé d’intervenir. Je ne voulais pas, à l’instar du musée de Tervuren, raté l’occasion d’acquérir le document alors qu’il présente un intérêt exceptionnel. Le manuscrit de Lapière est une source primaire qui raconte l’histoire d’objets d’art qui ont une grande valeur. En outre, il donne des éclairages sur des pages importantes de l’histoire du Congo au temps colonial. En aucun cas, il ne pouvait disparaitre chez un collectionneur qui, s’il l’avait désiré, aurait pu rester anonyme. Au contraire, il faut absolument faire connaître le manuscrit en Afrique et cela implique de le rapatrier là où il fut écrit, c’est-à-dire au Congo. Je souhaite que ce document contribue à un nécessaire bouillonnement, à des débats d’idées, à une réflexion sur notre patrimoine, sur notre culture et notre histoire.

Lire la suite sur Paris Match Belgique. 

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