
Lors du briefing du ministère de la communication et médias, de ce 28 octobre 2024, Patrick Muyaya, ministre de tutelle et Jean Pierre Lihau, Vice-premier ministre de la fonction publique, ont aussi évoqué la question de la révision de la constitution congolaise, matière effleurée par le Chef de l’état lors de son séjour à Kisangani dans la province de la Tshopo.
Pour les deux protagonistes, toute révision constitutionnelle doit servir au renforcement institutionnel.

Répondant à une question du journaliste du site Infos27.cd, d’abord Patrick Muyaya est revenu sur les propos du chef de l’état et a souligné que,
« Le Chef de l’Etat a précisé que ce sujet n’était pas une urgence. Par ailleurs, l’année prochaine, il envisage de mettre en place une commission pluridisciplinaire composée de Congolais de divers horizons pour mener une réflexion approfondie. La Constitution actuelle, elle même, prévoit déjà des mécanismes pour sa révision, mais il convient de noter que nous ne sommes pas encore dans cette démarche ».
Et d’ajouter que, « la déclaration du Président de la République devant les étudiants disant que, Nous voulons un pays doté d’institutions fortes et non de personnalités fortes », devrait clore définitivement les spéculations, réaffirmer l’objectif de renforcer les institutions pour consolider la démocratie congolaise, plutôt que d’orienter le débat vers des querelles partisanes ».
La RDCongo appelée à réécrire sa constitution et son histoire, Isidore Ndaywel
De son côté, Jean -Pierre Lihau a enfoncé le clou sur ce sujet , puisque selon lui, interdire toute réflexion sur la révision de la Constitution serait contre-productive.
« La Constitution est une loi mère , mais elle n’est pas immuable. La question pertinente serait de savoir si notre Constitution comporte des faiblesses. La réponse est oui. Ces faiblesses peuvent être identifiées par des experts et discutées. La Constitution consacre une hyper-institutionnalisation de l’État, créant ainsi une véritable « obésité » institutionnelle. Cette lourdeur structurelle, qu’on le veuille ou non, constitue aussi un obstacle au développement du pays. Si des ajustements permettent de réduire le poids de l’État et d’optimiser ses ressources, cela bénéficierait directement au développement de notre pays. En tant que pays, nous devons nous interroger : pouvons-nous supporter ce fardeau alors que les besoins en infrastructures et en développement sont criants ? Plutôt que de canaliser nos ressources vers le maintien de multiples institutions, pourquoi ne pas les réorienter vers des projets concrets comme la construction de routes, de ports, ou l’achat d’équipements stratégiques ? » , s’est-il interrogé.
À l’instar des pays occidentaux comme la France, les États Unis,… Le Congo est appelé à adapter sa constitution tenant compte, a-t-il dit, des exigences nationales et vitales du moment.
Onassis Mutombo