Le livre « Les femmes artistes sont dangereuses » de l’auteure Laure Adler, a été présenté, samedi, au cours d’un échange, organisé à l’Université Protestante au Congo, dans la commune de Lingwala, au nord de Kinshasa, par la structure « Atelier pour le leadership et la formation professionnelle ».
« Le livre ‘Les femmes artistes sont dangereuses’ est une collection des bibliographies des femmes qui lisent et s’inscrit dans une série que j’ai commencé il y a pas mal de temps. Il tend à montrer comment les femmes sortent du rôle qui leur est assigné au foyer, et qu’elles sortent à l’extérieur d’elles-mêmes, comme des artistes femmes, ou comme des écrivaines. Avec des financements, elles peuvent devenir dangereuses par l’ordre patriarcal, pour la cohésion de la société, dans certains imaginaires masculins, elles font peur », a déclaré Laure Adler auteure du livre.
Elle a fait savoir que cet ouvrage est subdivisé en 3 tomes, dont le 1er est intitulé ‘‘Les femmes qui lisent sont dangereuses’’, le second est titré ‘‘Les femmes qui écrivent sont dangereuses’’, et enfin le 3ème tome est intitulé ‘‘Les femmes artistes sont dangereuses’’.
Mme Adler a déploré le fait qu’il n’y ai pas encore assez de femmes écrivaines dans la littérature africaine et celles qui se font publiées en France sont une poignée, de la même manière que les écrivains africains sont très peu publiés en France, malgré des efforts fournis, pour leur participation dans certaines activités, au Salon du livre africain, et autres.
La conseillère culturelle de l’ancien président français François Mitterrand a aussi déploré, leur prévalence, leur ignorance des écrivains africains, et leur méconnaissance due au fait de l’avantage de la littérature sud-américaine, laquelle a envahi les librairies et les espaces éditoriaux français.
Marraine de la 10ème édition de la fête du livre de Kinshasa, elle a de ce fait, appelée les écrivaines africaines à exercer un mouvement fort pour se faire connaître en France où elles sont attendues, avant de souhaiter voir dans l’avenir, le flux de mondialisation à la fois commercial, économique et politique dans lesquels effaçant l’individualité, la nationalité, l’appartenance au sol, au privilège de la qualité littéraire et la possibilité d’énoncer par les mots un discours au monde.
Tout en louant la bravoure de la jeunesse congolaise et notre culture, elle a exprimé sa reconnaissance aux organisateurs de la 10ème édition de la fête du livre , qui l’ont invitée pour la première fois à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.
Laure Adler a, en outre, rendu hommage à l’ancien président François Mitterrand, qui était, selon elle, homme d’une grande gentillesse et d’un grand respect pour les autres. Conseillère Culturelle pendant plusieurs années de l’ancien Président François Mitterrand, Laure Adler est journaliste, biographe, essayiste, éditrice et productrice française. Après une enfance à Abidjan en Côte d’Ivoire, des études de philosophie, puis d’histoire en France, sanctionnées par une thèse sur les féministes du 19ème siècle,
Laure Adler a eu un riche parcours d’auteure, d’éditrice et de femme des médias. Elle a officié entre autres à France culture de 1974 à 2005, en y animant plusieurs émissions, avant d’en prendre la direction en 1999.Tout en produisant en parallèle plusieurs émissions de Culture sur France 2. Auteure de plusieurs essais à succès, elle a remporté en 1998 avec Marguerite Duras, le prix
Femina de l’essai.
ACP/KHM