La Belgique a remis, jeudi 17 février dernier, à la République démocratique du Congo (RDC) un « inventaire complet » des objets culturels originaires de la RDCongo conservés par le Musée de l’Afrique de Tervuren. A en croire Lemonde.fr, Ce catalogue a été transmis par le premier ministre belge Alexander De Croo à son homologue congolais Jean-Michel Sama Lukonde, lors d’une cérémonie dans ce musée à la périphérie de Bruxelles, en marge du sommet UE-Afrique qui prend fin vendredi dans la capitale européenne.
L’inventaire porte sur « quelques 84 000 objets ethnographiques et organologiques » (sculptures, masques, ustensiles, instruments de musique,…) parvenus sur le sol belge jusqu’en 1960, année de l’indépendance. Cela représente environ 70 % du fonds du musée, d’après sa direction. Il permettra à Kinshasa d’exprimer, peut-être dès 2022, des demandes de restitution, qui seront examinées par une équipe belgo-congolaise de chercheurs bientôt en place, a-t-on expliqué côté belge lors d’une conférence de presse.
Pour Thomas Dermine, secrétaire d’Etat belge en charge du dossier, « la première étape pour ce travail de restitution était de donner toute la transparence sur ce qui est aujourd’hui dans nos collections ». Selon lui, il a été établi pour l’instant que seule « une toute petite fraction des œuvres » a été acquise dans des conditions illégitimes, par des transactions commerciales inéquitables, du pillage ou autres actions violentes. Par contre, ce responsable socialiste francophone ajoute à cette source, que la Belgique accepte que « tout le patrimoine » congolais du musée soit « soumis à l’examen historique » par la future « commission mixte » belgo-congolaise « parce qu’on reconnaît que, par essence, la relation coloniale était déséquilibrée ».
Sama Lukonde a salué « un moment historique ». « Ce n’est pas seulement un transfert d’objets mais aussi de connaissances et de l’expérience nécessaire pour la conservation de ces éléments », a dit le premier ministre congolais.
« Il ne faut pas avoir peur de regarder notre passé en face », a déclaré M. De Croo, premier ministre belge sur ce site, rappelant qu’en 2020 le roi Philippe avait exprimé de « profonds regrets » pour les actes de violence et de cruauté lors de la période coloniale au Congo.
Onassis Mutombo