Un plaidoyer pour l’usage de la langue nationale Lingala dans la formation des jeunes a été formulé mardi, au cours de la 2ème édition du Symposium langue maternelle placé sous le thème : « De l’urgence en Afrique de l’enseignement multilingue basé sur la langue maternelle », à Showbuzz dans la ville de Kinshasa.
« L’objectif premier de cette rencontre était de réfléchir sur la possibilité de l’apprentissage des enfants en langue maternelle, une langue qu’ils comprennent mieux. Utilisons tous les moyens qui facilitent l’enseignement en langue maternelle », a déclaré l’administratrice déléguée de l’Asbl Yes! AfriCan RDC, Mireille Kasongo.
Et d’ajouter : « Nous tous, nous pouvons apporter un élément pour la promotion de nos langues. Protéger nos langues c’est conquérir le pouvoir. Contrôler la culture d’un peuple, c’est contrôler sa représentation politique et son apport aux autres ».
Pour elle, cette formation que prévoit son projet pour la ville de Kinshasa et que sa structure envisage d’étendre progressivement à travers les provinces de la RDC, doit d’abord commencer avec les classes de la maternelle afin d’atteindre les universités.
« L’universalisation de l’école maternelle donne accès à l’éducation à tous les enfants, parce que l’âge maternel est fondamental et propice pour apprendre et développer les capacités cognitives du multilinguisme et mieux comprendre l’environnement », a-t-elle soutenu. Pour la consultante internationale en Education et directrice de l’Asbl Investing in People, Raïssa Malu, la langue d’enseignement à l’instar de la mathématique, doit être celle parlée par l’enfant.
« Nous devons arriver à un niveau où l’enseignement de l’école primaire jusqu’à l’Université soit dispensé en langue maternelle. Pour que la science et la technologie jouent leur rôle dans le développement de nos sociétés, il faut que les jeunes aient la possibilité d’étudier dans ces domaines en langue maternelle », a-t-elle dit.
Pour la survie des langues maternelles
Par ailleurs, les participants à cet atelier ont réfléchi autour du prolongement d’existence des langues nationales, en servant de l’extrait de la version française du texte « Décoloniser l’esprit » écrit en kikuyu (langue parlée au Kenya) par l’écrivain Ngugi wa Thiong’o et une partie de la thèse de 600 pages écrite en lingala par feu Pr. Bienvenue Nsene Mongaba, sur éléments de la promotion du lingala.
Ils ont noté que la reprise des enseignements en langues nationales et l’application des décisions prises par l’Académie sur l’écriture des langues nationales du Congo dans les années 90 sont parmi les moyens pouvant contribuer à l’existence de ces instruments de communication qui sont menacés de disparition. Cette rencontre organisée par l’ONG « Yes! African » à l’occasion des 24 ans de la journée internationale des langues maternelles célébrée le 21 février de chaque année, s’inscrit dans le cadre de la valorisation de la culture et la science au Congo.
Pour cette année l’équipe dirigeante organise une soirée dénommée « Mokangano », le 7 avril 2023 au Showbuzz pour la promotion des langues congolaises au cours de laquelle une collecte des fonds est prévue pour apporter une aide à l’école bilingue (français lingala) professeur Nsene Mongaba.
SL