Petna Ndaliko participe au Festival 21 Sunset de Berlin avec deux films « Kapita » et « Matata »
Le cinéaste congolais résidant aux Etats Unis d’Amérique Petna Ndaliko Katondolo participe au Festival 21 Sunset qui se tient du 6 au 22 juillet 2021 à Berlin, en Allemagne avec deux de ses films, à savoir « Kapita « et « Matata ».
Cette messe culturelle programme des concerts, du cinéma, des lectures et des discussions par et avec des artistes et des travailleurs culturels berlinois et internationaux.
Réalisé en 2020, Kapita est un documentaire expérimental avant-gardiste de 22 minutes qui combine des images d’archives éditées avec des enregistrements contemporains et révèle ainsi des structures de fouilles et d’enterrement dans la représentation coloniale – et l’exploitation – des terres, des peuples et des mines en Afrique centrale. Les enregistrements des films historiques deviennent à leur tour des mines, dans lesquelles le film cherche ce qu’ils cachent : les ouvriers noirs dissous dans l’air par les caméras calibrées sur la peau blanche, la mort collatérale et la destruction enfouie sous l’infrastructure.
Quant au second film “Matata”, c’est une production de 37 minutes qui a réunie 3 pays la RDC, les USA et les Pays Bas. Matata est principalement raconté à travers la danse. Le rythme, la couleur et les mouvements, qui sont plus que le sujet du film, l’éloignent de la représentation prescrite de l’Afrique vers un nouveau futur.
“La question de l’image-cinema est une question fondamentale de perception, explique le cinéaste Petna Ndaliko, et de renchérir, dans la quête du pouvoir, les images ont été calibrées pour répondre à un ensemble spécifique de priorités qui ont tout à voir avec la domination, mais que l’on confond souvent avec l’esthétique. Au nom de l’« encouragement », ou plus récemment du « développement », le regard colonial a imposé une certaine esthétique à ma culture : nous avons été forcés de nous voir et de nous représenter de façons compatibles avec la perspective du colonialisme occidental. Ce faisant, nous nous violons nous-mêmes « .
» Mes films Matata et Kapita explorent de nombreuses possibilités – de la violence à la libération – d’image et de représentation, afin de révéler les motivations derrière les normes esthétiques, et de proposer des alternatives ancrées dans d’autres sources de connaissances » , continue-t-il avant de conclure :
» Faire un film ne consiste pas à vivre dans les rêves des autres, c’est plutôt vivre ses propres rêves et offrir à son public des possibilités innovantes « .
Pour la petite histoire, Petna Ndaliko Katondolo est un cinéaste, activiste et éducateur qui est né en 1974 à Goma, au Congo. Il vit entre sa ville natale et Chapel Hill, aux États-Unis. Ses œuvres multi-genres sont connues pour leur style artistique Africanfuturist décolonial, qui engage le contenu historique pour aborder les problèmes sociopolitiques et culturels contemporains. En 2000, il a fondé Yole!Africa, une organisation à but non lucratif qui sert de plaque tournante pour l’éducation et l’innovation sociale. En plus d’être directeur artistique de Yole!Africa et d’Alkebu Film Productions, Ndaliko Katondolo enseigne et fait régulièrement des consultances pour des organisations internationales, sur les questions d’inégalités sociales et politiques entre les groupes marginalisés à travers la culture et l’éducation. Il est actuellement artiste en résidence au Stone Center for Black History and Culture de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill.