Président Directeur Général de Air Monde Culture, une maison de Management et Production des artistes musiciens en France. Son nom résonne souvent dans les oreilles des mélomanes qui adorent la Rumba pure de Madilu System ou encore de la Sirène d’eau douce, Faya Tess, à travers les dédicaces dans leurs chansons. Basé à Toulouse, cet opérateur culturel et producteur congolais a accordé, lors de son passage à Kinshasa, une interview au journal La Prospérité au cours de laquelle il a exprimé son point de vue sur la la place qu’occupe la musique congolaise actuellement sur la scène internationale.
Quelle analyse faites-vous du marché du disque par rapport à la réalité socioéconomique du Continent ?
Les réalités sont telles qu’il y a beaucoup de choses à dire. D’abord sur le plan macro-économique. Vous conviendrez avec moi que nos Etats Africains n’intègrent pratiquement pas le marché du disque et les revenus de nos artistes dans leurs agrégats. Le marché du disque et ses revenus sont considérés comme un domaine de ceux qui se débrouillent. Alors qu’en occident on parle de l’industrie du disque, générateur des milliards. Tout est encadré en amont comme en aval. En commençant par le droit d’auteur, la maison de production, l’usine de pressage du CD et le circuit de commercialisation. Les revenus des artistes ont une part significative dans l’assiette fiscale et donc dans le P.I.B (produit intérieur brut) des pays Européens. Sur le plan micro-économique, vu qu’on est à l’heure de vente en ligne, nos pouvoirs publics doivent se battent pour améliorer le pouvoir d’achats de nos concitoyens, vulgariser et baisser le coût de l’internet. Les opérateurs culturels et économiques doivent travailler ensemble pour accompagner le public vers cette nouvelle culture et nos artistes se retrouveront.
Est-ce que la musique congolaise a toujours sa place sur la scène internationale ?
André Tetu : La Rumba qui est la matière première de la musique Congolaise a toujours une place prestigieuse sur la scène internationale. Les pères géniteurs, ont eu à tailler la route, mais la génération qui a suivi met plus l’ego avant toute chose. Son collègue compatriote est devenu comme son premier concurrent direct, au lieu de viser la concurrence qui vient des autres pays. L’obscénité est devenue le raccourcie pour atteindre l’objectif, et un moyen d’entretenir sa popularité. Heureusement qu’il y a quand même quelques-uns qui arrivent à exceller dans l’élégance. Sinon la Rumba en tant que matière est toujours désirée par des connaisseurs internationaux. Notre Rumba a fait plusieurs dérivées dans d’autres pays Africains, copiée, plagiée etc. Mais nous détenons toujours un secret de savoir-faire qui prend son origine dans notre langue lingala. Une langue qui était élégante, autrefois, avec des poésies chantées, mais devenue de plus en plus vulgaire avec la jeuneuse aujourd’hui. Permettez mon indulgence.
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