Les Danseurs de la RDCongo, du Burundi et du Rwanda se sont retrouvés à la 1ère édition de la Rencontre Chorégraphique des Grands-lacs à Bukavu le 24 janvier 2022.
Dans cette interview exclusivement accordé à arts.cd ce 26 janvier 2022 , l’équipe coordinatrice de ce grand rendez-vous a fait savoir qu’à partir du lundi 24 jusqu’au 29 janvier 2022 à Bukavu dans la province du Sud-Kivu en RDCongo, la Région des Grands-lacs vibre au rythme des performances « multicolores ». «C’est un carrefour des Danseurs et Chorégraphes, un cadre conçu depuis plus d’une année et approprié pour eux de partager une choré autour des thématiques diverses, en l’occurrence : la reprise de vie , celle justement de cette année », nous a confié le porteur de ce projet danseur Congolais basé à Bukavu, Dareel Longundu .
« Nous avons fait le premier pas qui était celui de reunir des artistes venant pour l’instant de trois horizons et des opérateurs Culturels autour d’un forum pour réfléchir sur la part de travail de l’artiste Danseur dans les démarches vers la reprise de vie.
L’artiste est là pour réunir les gens ,et quand lui-même ne le peut plus , c’est toute la société qui peine et c’est aussi cet artiste qui se meurt , parce qu’il est clair qu’il doit vivre de son art ; Alors coment vivre d’un art qu’on ne fait pas ou plus ? », a expliqué Dareel .
A ce danseur d’ajouter et d’insister que c’est pendant ces moments fâcheux que l’artiste s’est vu abandonné à son triste sort par le monde et qu’il fallait , contre vents et marées.
« Reprendre vie , oui reprendre vie parce que le contexte covid nous en a privé pendant un moment ; les mouvements, les libertés, l’art et l’ambiance ont payé le lourd prix tandis que la morosité circulait librement sur nos lieux de résidences artistiques, les lieux de culte et consort. Plus de deux ans de pause , on s’est dit qu’il fallait mettre un terme à tout ça pour retourner à notre vie normale, où la danse unit plus d’un », se confiait sur notre micro Jacques Banayanga, danseur venu de Kinshasa.
« Ma danse est incolore », Jacques Banayanga définit sa technique KINGÉ
Jacques Banayanga est un Danseur-Chorégraphe et musicien Congolais au profil artistique divers basé à Kinshasa.
Directeur d’un festival international de Danse , Jacques est le fondateur de l’espace culturel Tongo Elamu. Le plaisir a été énorme pour lui de joindre cette foulée des Danseurs réunis autour d’une même table pour prêcher « la reprise de vie » au monde :
« Je mélange un peu de tout , du hip-hop , du traditionnel, ma danse est incolore et j’ai de l’attachement envers toute initiative de ce genre. La rencontre chorégraphique est un point ouvert , un peu comme ma technique « Kingé » , cette dernière à son tour est une sorte de danse aux formes confondues et aux sens innombrables », a lâché l’artiste.
Le kingé qu’il enseigne depuis d’antan déjà dans des résidences artistiques et dans des ateliers , est une sorte de mélange de tout, une sorte de danse onomatopéique.
« L’artiste peut danser comme il veut, se libérer des limites tracées , c’est d’ailleurs ça ce qu’il ya de plus beau dans l’art. Néanmoins cette danse n’aura son pésant d’or que s’il apporte du nouveau dans le monde de la danse et bien évidemment si elle amène quelque chose de plus dans le social », a-t-il ajouté.
Jacques Banayanga est donc perçu comme cet invité de la première édition du RCGL qui en appelle à l’union de la danse pour tout simplement reprendre vie en bonne et due forme.
Moïse Freed Mushaga / Sud-Kivu