La 10ème édition du Festival Amani à Goma, lancée hier, suscite une vive indignation au sein de la population locale, notamment de l’Honorable Nafisa Ramazani, qui dénonce les mesures de sécurité draconiennes mises en place autour de l’événement. Alors que l’initiative vise à célébrer la culture, ces mesures imposent une restriction inquiétante de la liberté de circulation des habitants des environs.
Depuis le début du festival, les contrôles policiers se multiplient et, dans certains points de passage, même la simple justification de la résidence dans la zone ne permet pas toujours de franchir les barrages. Souvent, seul un policier connaissant personnellement la personne semble en mesure d’autoriser son passage. Une situation qui met en lumière la lourdeur du dispositif sécuritaire.
Cette présence excessive des forces de l’ordre pour un événement culturel soulève une question fondamentale : pourquoi déployer de tels moyens pour assurer la sécurité des festivaliers, quand les habitants de Goma, particulièrement ceux vivant dans des quartiers à risque, n’ont jamais bénéficié d’un dispositif similaire pour garantir leur sécurité au quotidien ?
Communiqué : Festival Amani 10 en deux jours, 16 et 17 novembre à Goma
Alors que les actes de violence sont monnaie courante dans plusieurs quartiers de la ville, la population locale se retrouve une nouvelle fois reléguée à un statut de citoyen de second plan. Ce déploiement massif de forces de l’ordre semble ignorer les besoins essentiels des résidents qui réclament avant tout la possibilité de vivre en toute sécurité, sans entrave à leur liberté de mouvement.
Dans ce contexte, l’Honorable Nafisa Ramazani rappelle que la liberté de circulation est un droit fondamental. Elle appelle les autorités à trouver un juste équilibre entre la sécurité des festivaliers et les libertés des résidents. Il est essentiel que les mesures de sécurité ne deviennent pas une excuse pour restreindre les droits des citoyens, mais qu’elles servent à protéger équitablement tous les habitants de Goma, tout en permettant à la culture de s’épanouir dans le respect des libertés fondamentales.
Claude Baguma depuis Goma