Le roman « Likopa » de Dias fait son entrée dans le monde littéraire congolais avec une présentation à la bibliothèque Miezi samedi 23 juin dernier. Ce livre de 116 pages explore l’amour entre frères, amis et époux, mais également les réalités douloureuses de la vie à Kinshasa, capitale de la RDCongo.
L’auteur utilise une plume tueuse et un style simple pour raconter l’histoire du jeune Lukusa, habitant du quartier 13 à NDjili. où révèle-t-il, comme tout vrai kinois, les jeunes aiment bien savourer la vie mais contrairement à d’autres coins de la ville, là-bas, les jeunes cherchent l’argent pour simple but, soit de se vautrer avec des amis, des bières et des belles filles, soit d’aller en Europe ou, beaucoup plus souvent à soyo, en Angola.
Littérature : “Chroniques Kinoises “, peint le quotidien de la vie à Kinshasa
Chaque partie du roman est structurée de manière à ce que les lecteurs soient guidés vers l’histoire suivante, créant un suspens qui révèle l’égoïsme des familles et des amis face à un Lukusa impuissant qui cherche de l’aide pour sauver sa fille malade. Premier coup de fil à son frère, pas de solution ! celui-ci favorise bien l’achat de son IST au détriment de la vie de l’enfant de son frère.
Il tente avec son ami, d’ailleurs celui-ci lui invite de saisir un motard pour lui déposer dans leur lieu d’ambiance, tout dépense à sa charge mais reste incapable de lui aider. Lukusa, après avoir été refusé par son frère et son ami, se tourne vers sa femme qui propose de marchander son corps pour obtenir l’argent nécessaire à la perfusion. Mais même cela ne fonctionne pas, car le pasteur refuse de l’aider, considérant que demander de l’argent à Dieu est un péché :
« Oyebaka ke eza lisumu odefa mbongo ya nzambe ? badefaka mbongo ya nzambe té, ezalaka lisumu. okoya kozua bilakeli mabé ( ndlr : tu sais qu’emprunter l’argent de Dieu est un péché ? on n’emprunte pas l’argent de Dieu, tu vas avoir des malédictions pour rien. ) »
Il serait donc emporté par la grâce d’une inconnue de son travail qui lui prête l’argent nécessaire. Il se précipite à l’hôpital avec sa femme et son enfant, mais malheureusement, la moto qu’il prend pour se rendre à l’hôpital est victime d’un accident et son téléphone et l’argent volés par des malfrats. Cette suite de malchance va avoir des conséquences tragiques, notamment la mort des deux enfants avant que leur père ne soit emprisonné et monte sa mort avec le docteur.
« Docta nga nazo kufa, kasi ekozala ya solo té nazo kosela nde kokufa Nassima yonde okoyebisa famille Na nga kenaea lisusu Na bomoite bongo mbongo wana ya matanga eko sunga nga nakenda ata mikili » ( Docteur, je suis en train de simuler ma mort. Et l’argent de mon deuil me permettra d’aller en Europe).
Entre rire et héroïsme, ce roman est peint dans des couleurs sombres, démontrant noir sur blanc la complicité des médecins, la légèreté des morgues et hôpitaux.
L’auteur, Dias, a un talent exceptionnel pour manier les mots, sa narration est précise et belle.
« Likopa » est un livre qui nous fait aimer vivre et qui nous montre que même dans les réalités les plus sombres, il y a toujours une chance de trouver le bonheur.
Joshua Desvers Nsiala