
La chanteuse congolaise Keren Makamu, présidente de la dynamique Ndjili uni pour le développement, appelle les autorités congolaises à veiller à l’éducation dans la musique et salue les efforts de Christian Bosembe, président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la communication, dans la lutte contre la dépravation des mœurs.
C’est dans une interview accordée à l’Agence Congolaise de Presse que la chanteuse a exprimé son opinion sur la situation du monde musical congolais, secteur dans lequel elle évolue.
« Notre musique comparativement à l’ancienne époque ne favorise pas l’éducation des mélomanes. Face à tous ces dérapages , j’appelle les autorités congolaises à veiller à l’éducation dans la musique , en prenant des mesures pouvant favoriser le renforcement de celle-ci », suggère la chanteuse.
Elle a par ailleurs rappelé le rôle de la musique dans l’éducation. Pour elle, la musculation joue un rôle capital dans l’éducation, car elle est une voie par laquelle certains messages sont transmis.
« Sous d’autres cieux, les gens s’en servent comme pour créer une révolution ou dénoncer la mégestion comme le faisait Bob Marley. Il y a parfois beaucoup de matières ou beaucoup de choses qu’on ne connaît pas , qu’on apprend par la musique . Mais aujourd’hui, on ne peut presque rien apprendre », a-t-elle ajouté.
Son mécontentement est de voir combien elle a eu à réaliser tant d’œuvres, mais elle note amèrement un grand désintéressement, pourtant ce sont des œuvres instructives, confirme-t-elle.
« La population congolaise a déjà opté pour la voie de l’immoralité », regrette-t-elle.
Pour rappel, Keren Makamu a une chanson qui sensibilise les jeunes à fournir des efforts pour l’avenir. « Car l’effort fait les forts, l’effort rend fort, un combat sans effort n’a pas de confort. il faut travailler, car c’est dans le travail que se cache le secret des forts, toute grande victoire coûte beaucoup d’efforts ». Elle se dit inquiète de voir un si beau texte ne pas attirer les gens.
C’est ainsi qu’elle a plaidé auprès des autorités congolaises de soutenir les jeunes qui rencontrent des difficultés pour se lancer dans des activités. A défaut de soutien, ils se perdent et se lancent dans des anti-valeurs.
« Les jeunes que nous sommes, nous rencontrons assez de difficultés, ce n’est pas facile pour nous, il ne faut pas se limiter qu’à dire que les jeunes sont l’avenir du pays mais il faut nous mettre dans des conditions idoines, pour notre épanouissement, au risque que cela demeure un slogan mort. Il faut que les autorités congolaises donnent assez d’espaces à la jeunesse congolaise, il serait mieux de soutenir les jeunes », a-t-elle conclu.
Plamedie Mbenza