Au Kin Art Studio, les artistes visuels sont en pleine exhibition. En un clin d’œil, l’on peut apprécier les différentes techniques des tableaux créant de l’envie dans chaque visiteur de cet endroit de l’expo, situé au sein de la défunte Utexafrica, en face de ShowBuzz. Durant plus d’1 mois (du 20 octobre au 21 novembre 2019), plusieurs performeurs envahiront l’Institut français, Académie des Beaux-arts, Rond-point Luputa à Bandal et Texaf Bilembo pour montrer au public kinois l’autre facette de l’art sous le thème « La Transition ». Plusieurs partenaires accompagnent cette première édition de la Biennale Young Congo notamment l’Institut Français de Kinshasa. Dans cet entretien, Samuel Pasquier, son Directeur délégué, revient sur la part de son institution dans l’organisation :
« l’Institut français accompagne deux artistes qui sont présents à Kinshasa. Michel Majema (photographe (vidéaste) dont l’œuvre « Oyé Oyé » en 2004 a reçu le grand prix de la Biennale de Dakar qui, depuis, a un parcours remarquable et exposé dans les grands musées du monde. Michel a quitté le Congo à l’âge de 6 ans et n’est revenu que pour cette biennale. Il va retourner dans le quartier de son enfance et va essayer de créer des images, une installation, une performance sur ce travail personnel du retour à ses racines. Là, c’est un travail que l’Institut français accompagne financièrement et techniquement. Et il y a également Paul Alden, artiste congolais de Pointe de noire, qui est bien placé sur la scène de l’art contemporain qui fait de grandes œuvres à partir des emballages des médicaments vides ou pas vides recréant comme une cartographie des espaces urbains. Et Paul sera en résidence pendant 15 jours. Il va créer une œuvre in situ. Les deux artistes vont créer des œuvres qui seront présentées le 9 novembre 2019 à l’Institut Français de Kinshasa. On est très content que les gens prennent au sérieux ce travail. C’est un accompagnement financier, technique, et logistique. On discute beaucoup sur la pérennité de cette biennale. Pour nous, les coopérations, dès l’instant où l’on consacre l’argent public à des projets en RDC quels qu’ils soient, la première préoccupation est que ce projet sera-t-il pérenne ? Notre souci est que nos interventions permettent de faire émerger des projets qui arrivent à vivre sans nous ».
Cependant, il promet qu’à travers les bonnes relations entretenues avec la compagnie Total, cette dernière a pris l’engagement d’éditer le catalogue résumant toute la biennale Young Congo. En outre, Il conseille qu’il faut déléguer certaines responsabilités quand l’on est dans l’exécution d’un grand projet. Mais pour pouvoir déléguer, il faut avoir des bonnes personnes, indique t-il. L’enjeu aujourd’hui, pas seulement pour cette Biennale, mais pour plusieurs projets congolais aussi, affirme Samuel Pasquier, c’est de réussir à s’entourer des personnes formées, passionnées, motivées et compétentes, qui vont consacrer de leur temps, leur énergie et leur savoir-faire pour développer des grands projets artistiques et culturels dont la RDC a besoin, que la RDC mérite puisque le tissu artistique qu’il y a dans ce pays est fabuleux.
Onassis Mutombo