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Que retenir de la 15e édition de CIFF de Goma ?

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La ville touristique de Goma a vibré au rythme de la quinzième édition du Congo International Film Festival (CIFF) du 17 au 26 juillet 2020. Au centre culturel Yolé Africa, 17 films ont été projetés et peaufinés par des ateliers sur la photographie, sur l’esthétique et les débats critiques sur les œuvres artistiques. Il a permis également durant les 9 jours du Festival, aux participants de rentrer au fond des réalisateurs pour découvrir leurs capacités d’être des acteurs du changement.

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Le film « Cœur d’Afrique » de Tshoper Kabambi avait ouvert les rideaux du festival le samedi 18 juillet. 9 jours plus tard, c’était au tour de « Quel regard » de Ganza Buroko de fermer cette messe culturelle annuelle du cinéma qui se tient dans la principale ville du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo. Ce film interroge les représentations et les stéréotypes à l’encontre des africains dans le cinéma colonial. Cette œuvre de 48’, a été inspirée par plus de 10 films coloniaux qui ont été projetés à Goma suivis de l’analyse et de commentaires d’experts, d’étudiants en Cinéma et de me cinéphiles. Il montre à quel point le cinéma a été un outil efficace de propagande coloniale belge. La démarche du film ouvre la voie à une recherche plus large sur la politique de représentation dans les archives mais également dans les productions. Comme à l’accoutumée, une discussion avec le réalisateur et Christine Bluard, chargée de production du Musée d’Afrique de Tervuren (Belgique) a succédé la projection.

Parmi ces 17 films qui ont été mis en avant pendant cette édition spéciale du plus ancien festival du cinéma en RDC, il y a eu 8 longs métrages et 9 courts métrages. De la promotion du slam avec le film « Lisanga » à la fusion des disciplines artistiques en passant par l’interpellation des autorités politiques à travers « Mayi Wangu » ou « Women Hold Up the Sky », CIFF a su bien créer une culture de cinéma en ville de Goma. Cette édition a plus impacté sur la façon critique qu’avait avant les cinéphiles et cinéastes de la région. « Le débat aujourd’hui pour le film a changé parce qu’avant on projetait les films et le débat tournait autour de l’image ou du son mais on sent que cela n’est plus un problème », s’est réjouit Bernadette Vivuya, coordonnatrice de CIFF. « Aujourd’hui on parle d’un autre débat qui est centré sur l’approche cinématographique », ajoute-t-elle.

Entre promotion des films locaux et le Covid 19

Vue de la Salle du cinéma où s’est tenu le CIFF au Centre YoléAfrica ph. D.K

Contrairement aux éditions précédentes, une bonne panoplie des films locaux remplissaient les affiches de cette quinzième édition. Un contexte qui a permis de dénicher encore plus le talent des amoureux du septième art dans la ville touristique. « Pour les films produits localement, on a vu qu’il y a eu une grande différence. Les téléspectateurs et réalisateurs commencent maintenant à critiquer le fond du film, le message du film », a souligné Betty au micro des arts.cd. Et d’indiquer « Aujourd’hui il y a des acteurs de Goma qu’on peut proposer à l’international et ils peuvent assurer ».

Tout n’était pas rose au cours de cette édition. La crise sanitaire du corona virus a eu effet sur les festivaliers qui étaient dans le lieu de projection, la halle Lumumba, en accès limité. « Les difficultés c’étaient plus sur la gestion des festivaliers. Parfois on risquait de déborder. Heureusement la rediffusion des films nous a permis de garder l’équilibre », a fait savoir la coordonnatrice. Au-delà des ateliers, une table ronde sur la riposte contre le Covid 19 a été organisée et les masques réutilisables ont été distribués aux festivaliers.

Le Congo international Film Festival, qui vise de créer une industrie cinématographique à Goma, a célébré cette année en édition spéciale « Wazo kubwa » sous le thème « Utambulizi » ou Justice cognitive en Français. Il rimait aussi avec les 20 ans d’existence du centre culturel Yolé Africa, qui accueille cet évènement annuel depuis plusieurs années.

David Kasi

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