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Tous derrière les FARDC

Ville de Kinshasa : Quelles seraient les mesures urgentes post-covid dans le secteur culturel ?

A l’ère où les pays du monde pensent au déconfinement après des graves crises liées à la Covid-19, les responsables du secteur culturel mettent les acteurs du domaine à contribution pour réfléchir sur les actions urgentes. Lors de notre « Forum des arts » du 29 mai dernier sur notre compte twitter (@Artscd2), Cinq intervenants, @BayaCiamala, @PLakwe, @Balufu, @Mohombi et @Djofalanga ont posé les bases d’un secteur culturel kinois qui n’a presque pas des indicateurs et ont tenté de répondre à notre sujet de débat :  « Si un plan d’action post #Covid19 du soutien au secteur #culturel est mis en place par le gouvernement provincial de #Kinshasa, quelles seraient les mesures urgentes ? » :

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Balufu Bakupa-Kanyinda (@Balufu), lance les échanges avec deux questions essentielles, « si nous pouvons prendre cette question au sérieux: quelle est la politique de l’action culturelle de la Ville de Kinshasa? Peut-on prendre des mesures sans un plan de politique culturelle de la province? Si ce n’est pas sorcier, comme point d’interrogation ». Pour celui qui se présente sur twitter comme, « Writer poet film director producer. Teacher. Directed multi-award-winning films as Thomas Sankara, Le Damier, Juju Factory », croit fermement que « Toute grande ville respectable, dirigée par des gouvernants responsables et conscients du potentiel créatif de sa population, possède une Politique d’action culturelle. ex: SA ou Nigeria, chaque État/province possède un « art and cultural council » financièrement actif et productif ».

« Il y a bien longtemps que le secteur est malade »

Kinshasa, Ville créative

(@MALABOArts) qui s’est invité dans ce débat, en premier, a répondu à la question prenant une tournure, « Je vais volontairement faire un hors-sujet en ne répondant pas à la question: pour moi la question est de savoir quel était le plan d’action du gouvernement provincial en temps normal. A partir de là, on peut voir quelles sont les actions principales à mener en période Covid. On veut tout mettre sur le Covid mais ce virus est ici depuis le 10 mars, depuis moins de trois mois. Or, il y a bien bien longtemps que le secteur est malade. Nous ne cachons pas derrière le Covid ».

Se rangeant derrière la thèse de @Balufu, @BayaCiamala s’interroge aussi sur les actes posés par la ville de Kinshasa depuis qu’elle a le statut de ville créative de l’#UNESCO. « Cependant le mal est bien plus profond que ça. Manda Tchebwa l’avait même déjà évoqué en 1996. Quelle considération avons-nous réellement sur la chose culturelle ? ». Le fondateur de Baziks, indique que pour être respecté, les acteurs de l’industrie des Industries Culturelles et Créatives (ICC) du Nigéria ont dû démontrer le poids économique de leur secteur. « Ce dernier a été rajouté dans le PIB du pays. Et les ICC ont rapportés $ 7 Mds au pays selon un rapport du #FMI en 2016. Les leviers : Nollywood & Music », informe-t-il.

 Dans son intervention, Patrick Lakwe (@PLakwe), propose par contre l’organisation d’un Séminaire sur les droits d’auteurs. Puisque pense-t-il, cette notion est lointaine des artistes congolais.

« Nous devons absolument valoriser notre secteur pour être pris au sérieux »

@BayaCiamala revient sur cet angle pour épouser l’idée de @PLakwe. Pour lui, inculquer les droits d’auteurs ne sont pas un privilège accordé mais, dit-il, une forme de taxation pour rémunérer l’auteur d’une œuvre. Mais quelle valeur lui accordons-nous dans notre société ? Pourtant le secteur contribue au PIB du pays. « N’oublions pas que la politique culturelle n’est qu’une stratégie gouvernementale pour la promotion et le développement culturel. Par contre la convention de Berne sur la protection des œuvres et des droits d’auteur que nous avons ratifiée donne déjà du sens à ce combat », ajoute le fondateur de Baziks.

Selon lui, la culture est purement et tout simplement perçue comme étant un accessoire de distraction. Jusque-là, regrette Baya Ciamala, on ignore complètement sa valeur spirituelle, intellectuelle et économique. « Nous devons absolument valoriser notre secteur pour être pris au sérieux », martèle-t-il.

Bien que le pays ait signé la convention de berne, @Balufu souligne que les actions doivent continuer pour les droits d’auteur. Il ne faut pas attendre qu’une politique culturelle soit adoptée.

Tant que ce pays (RDC) ne mettra pas l’être humain au centre et n’aura pas un plan claire et budget conséquent pour l’éducation, la santé, la culture et la jeunesse à tous les niveaux, écrit @DjoFalanga, il n’y aura pas de développement.

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Onassis Mutombo