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Tous derrière les FARDC
Inauguration du Centre Culturel et artistique de l’Afrique centrale

Vol au nouveau centre culturel : Complicité et faiblesse sécuritaire !

C’est un secret de polichinelle. Le plus grand temple de la culture vient de connaitre son premier coup. Inauguré le 14 décembre 2024, le Centre Culturel et Artistique des Pays d’Afrique Centrale (CCAPAC) a été victime d’un vol, dans la nuit du 21 au 22 mars dernier, selon le rapport de l’équipe de la Police nationale congolaise consulté par le media en ligne www.arts.cd

« Nous avons constaté qu’il y a eu vol. Nous avons fait le constat à notre niveau et avons déposé le rapport au niveau de la direction générale du Centre pour l’informer. Ce n’est pas à nous de préciser qui a volé, c’est à la Police Nationale congolaise (PNC) qui est sensé sécuriser le lieu et nous dire : qu’est-ce qui a été volé,  qui l’ont volé et comment ? Et d’ailleurs, ce qui a été volé a été mentionné dans la lettre que nous avons adressé à la direction générale du centre. Donc, c’est à la police, elle-même, de faire des investigations pour tirer tout au clair», indique une source, qui a requis l’anonymat, proche de l’entreprise chinoise Beijing Urban construction group co. Ltd, (le groupe technique du projet de construction du CCAPAC).

congolais telema /patrie ou la mort

Un lieu passoir ?

En poussant le pion loin, nous sommes tombé sur la correspondance ce groupe technique faisant l’état de lieu des matériels disparus dans l’entrepôt situé en bas des escaliers à l’entrée principale du grand théâtre, juste en face du Palais du peuple.

« Le 22 mars 2025, il a été constaté que la serrure de la porte de la réserve de maintenance située sous les escaliers du hall de l’entrée du grand théâtre du Centre culture avait été forcée et la porte fracturée. Les boites à outils dans la réserve ont également été forcée», note cette correspondance signé le 24 mars 2025 par le groupe technique chinois.

Et de préciser que, les matériaux de maintenance suivant ont été volé :

  • Un ventilateur
  • Une pompe à eau usée
  • 4 rouleaux de tuyaux d’incendie
  • 5 lampes torches Led rechargeables
  • Deux meuleuses d’angles 220V
  • Deux marteaux perforateurs 220V
  • Deux burineurs 220V
  • 500 mètres de câble électrique 3/2.5mm°
  • 100 mètres de câble électrique 5/4mm°
  • 3 boites à outils portables
  • Une cintreuse hydraulique
  • 2 palans manuels
  • Deux crics
  • Un dévidoir
  • Deux talkies walkies
  • Divers outils manuels (clefs, etc)

A titre de conclusion, cette entreprise demande à la direction générale de, « renforcer la gestion de la sécurité sur le site afin de garantir la sécurité du matériel de maintenance ».

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Qui est le voleur ? La Police complice ? Et la Direction générale dans tout ça ?  

 

La gravité des faits évoqués par la partie chinoise, nous a incité à contacter le Directeur général du CCAPAC, Balufu Bakupa Kanyinda, qui, saisissant la balle au bond, nous a ouvert ses portes pour nous accorder une interview exclusive sur la gestion de cet édifice majeur de la culture et arts.

« Le dimanche 23 mars, alors que nous terminions le programme cinéma. Le Chef de l’équipe chinoise de la maintenance est venu m’annoncer qu’il y a eu vol  dans le dépôt sous les grandes marches dans la nuit du 21 au 22 mars 2025. En ce moment-là de la livraison de l’information, il n’avait pas encore établi la liste des objets volés. Le lundi 24 mars, ils ont fait un rapport dans lequel il y a eu peu près 17 objets volés (rfr : la liste en haut) », a souligné Balufu Bakupa Kanyinda, Directeur général.

Et d’ajouter que « le 25 mars 2025, nous avons reçu le rapport de la Police nationale congolaise qui gère cet espace, et je ne peux pas tout vous dire sur le rapport de la police. Mais en grosso modo ; la Police a identifié les voleurs qui sont parmi les employeurs  congolais de l’équipe chinoise en complicité avec un policier commis à la sécurité du centre. Mais l’enquête est en cours avec des éléments probants. Voilà ce qui s’est passé ici et nous attendons la suite de l’enquête ».

Et la Prise en charge de la Police ?

Pour lui, il n’y a pas à trop à spéculer sur la présence de la police nationale sur le site du centre. A cette question, Balufu est revenu sur la part du CCAPAC dans le budget ministériel.

« Le centre culturel bénéficie, sur la demande du Ministère de la culture, arts et patrimoine, entant que bâtiment institutionnel,  de la sécurité d’une unité de la Police. Nous avons sur le site ; à peu près, une quarantaine des policiers en deux shift. Ces policiers sont normalement payés par la Police nationale et reçoivent un complément de payement du Ministère de la culture. Il nous échoit à nous, le devoir social, de pourvoir à leur manger et à leur transport de tous les jours. C’est ce que nous faisons. Du mois de janvier à aujourd’hui (27 mars 2025), nous avons sorti 9100$ à raison de 500$/semaine pour le mettre à la disposition de la Police pour ses besoins. Cette Police est, ici, considéré au même titre que mes collaborateurs du Centre », indique Balufu Kanyinda, Directeur du centre.

Au centre, dit-il, depuis le mois de novembre 2024, la Police nationale congolaise avait écrit au Ministre de la culture pour réclamer les impayements, avec copie pour information à la Direction générale, d’une somme mensuelle évaluée à 14.100$ pour leur prise en charge.

« Nous n’avons pas cet argent et ce n’est pas notre responsabilité. La nôtre est de s’assurer que la Police ici ait sa collation et son transport journaliers. Les objets énumérés ci-haut ne sont pas transportable dans une poche. A mon avis, c’est un vol qui s’est passé sur une longue période », pense-t-il ouvrant ainsi une nouvelle brèche s’éloignant de la version du rapport du groupe technique de l’entreprise chinoise.

Etayant sa thèse, Balufu s’est souvenu de la partie chinoise, en janvier 2024, qui prévenait déjà sur plusieurs actes de vol commis sur le site pendant les grands travaux. « C’est dans la continuité de vol. Le CCAPAC est très préoccupé par ce phénomène. Nous sommes en train de mettre en place une réflexion pour augmenter et renforcer la sécurité du centre en y mettant plus des vigils civils qui vont travailler avec la Police nationale sur base de répartition des rôles», propose-t-il.

Du coté du Ministère de la culture, arts et patrimoine, le silence est comparable à celui du cimetière. Mais, il reste en attente du rapport, apprend-on, auprès de la Police nationale congolaise et du chargé de mission qui gère au quotidien le site. En plus, il s’en tient à la prochaine réunion du comité de pilotage pour évaluer le rapport général de la gestion du centre.

Il sied de noter qu’à la veille de la célébration de Lumumba, un acte similaire a été posé, malheureusement, au Mémorial Patrice Emery Lumumba à Limete à la place de l’Echangeur. Après le constat, les bruits de la vérité se sont éteint comme la lumière d’une allumette.

 

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Lors d’un briefing presse, l’ancien Ministre des affaires étrangères, Christophe Lutundula, a dit, « dans les instances internationales pour se débarrasser d’un dossier, les acteurs renvoient dans une commission. « Les enquêtes sont en cours », n’est-ce pas une formule pour s’en débarrasser ?

Onassis Mutombo